CSDHI – Le directeur de la Fédération iranienne d’athlétisme a été contraint de démissionner après qu’un certain nombre de femmes ne portant pas le hijab obligatoire ont participé à un marathon organisé par les autorités dans la ville de Shiraz, au centre du pays.
L’agence de presse officielle IRNA a qualifié le marathon du 5 mai d’événement « culturel et sportif » auquel ont participé des athlètes handicapés, des enfants atteints du syndrome de Down, des athlètes étrangers et des touristes.
Les agences de presse IRNA et Tasnim ont publié une photo montrant des adolescentes portant le hijab franchissant la ligne d’arrivée, où un orchestre de musique militaire jouait pour les coureurs.
Mais après l’apparition d’informations et d’images montrant la participation de femmes ne portant pas le hijab obligatoire, Zia Hashemi, le directeur de la Fédération d’athlétisme, a été contraint de démissionner, a déclaré à IranWire une source du ministère des sports et de la jeunesse.
Le marathon de Chiraz était organisé par le comité d’athlétisme de la province de Fars.
Ruhullah Najmi, chef de l’équipe d’athlétisme de Fars, a déclaré à l’agence de presse ISNA que certaines personnes qui ne respectaient pas les codes vestimentaires de la République islamique avaient réussi à participer à la course malgré la présence de 400 policiers et militaires.

Maryam Kazmipour, l’une des vice-ministres des sports les plus conservatrices, a déclaré que toutes les dispositions nécessaires avaient été prises avant la course, « y compris des heures et des itinéraires distincts pour les hommes et les femmes ».
« Cependant, le comportement contraire aux normes de certains individus qui ont participé à la course sans inscription ni dossard a créé des images anormales », a-t-elle déclaré aux médias officiels.
Elle a souligné que le ministère des sports et de la jeunesse « condamnait un tel comportement et ne permettrait à personne de normaliser un comportement qui contredit les valeurs de la société islamique et les croyances du peuple iranien au nom du sport ».
Cet incident survient alors que les autorités iraniennes ont intensifié leurs efforts pour imposer le port obligatoire du hijab au cours des dernières semaines et que de plus en plus de femmes font fi du code vestimentaire strict de la République islamique.
En Iran, toutes les femmes doivent cacher leurs cheveux avec un foulard et porter un pantalon ample sous leur manteau lorsqu’elles sont en public.
Toutefois, un nombre croissant de femmes apparaissent en public sans hijab depuis que Mahsa Amini, 22 ans, est morte en garde à vue en septembre, déclenchant des manifestations dans tout le pays pour réclamer des changements économiques, sociaux et politiques fondamentaux. Amini avait été arrêtée pour avoir prétendument porté un foulard de manière inappropriée.
Des centaines de petits commerces et de centres commerciaux ont été fermés au cours des derniers mois pour n’avoir pas appliqué la loi sur le hijab à leurs clients.

Source : Iran Wire