CSDHI – Pour tenter d’empêcher l’exécution imminente de trois manifestants, des centaines d’iraniens se sont rassemblés autour d’une prison dans la ville centrale d’Ispahan pendant la nuit et les forces de sécurité ont eu recours à la violence pour les disperser.
Les familles des trois condamnés à mort – Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi – se sont rassemblées devant la prison de Dastgerd le 14 mai et ont demandé à leurs sympathisants de les rejoindre. Le cousin de Majid Kazemi, Mohammad Hashemi, a tweeté que le trio devrait être exécuté le 15 mai.
Une brigade anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, mais les rassemblements dans la ville se sont poursuivis jusqu’à 3 heures du matin le 15 mai, de nombreux manifestants klaxonnant leurs voitures.
Le 12 mai, Amnesty International s’est déclarée gravement préoccupée par le fait que Kazemi, Mirhashemi et Yaghoubi courent un risque d’exécution imminente après que la Cour suprême a confirmé leurs condamnations « injustes » et leurs peines de mort au début du mois.
Mirhashemi a été condamné deux fois à la peine de mort, tandis que Kazemi et Yaghoubi ont été condamnés à la peine capitale et à une peine de dix ans d’emprisonnement pour la mort de trois membres de la force paramilitaire Bassdij lors de manifestations à Ispahan le 15 novembre 2022. Ils risquet une exécution imminente.
Le Dadban Legal Group, qui fournit des conseils juridiques aux manifestants en Iran, a déclaré qu’il n’existait aucune preuve fiable des accusations portées contre les accusés et que le seul document disponible dans l’affaire était leurs « aveux forcés ».
Les accusés étaient présents sur les lieux des manifestations, mais aucun d’entre eux n’a jamais admis avoir tiré sur des membres du Bassidj, selon le groupe.
Les autorités iraniennes ont durement réprimé les vastes manifestations antigouvernementales déclenchées par la mort en septembre de Mahsa Amini, 22 ans, en garde à vue.
Plus de 520 personnes ont été tuées par les forces de sécurité au cours des manifestations et plus de 20 000 personnes ont été détenues illégalement, selon les militants. À l’issue de procès partiaux, le pouvoir judiciaire a prononcé des peines sévères, y compris la peine de mort, à l’encontre de manifestants.
Les groupes de défense des droits humains ont dénoncé l’escalade des exécutions par la République islamique au cours des dernières semaines et ont accusé les autorités d’utiliser la peine de mort comme un moyen d’intimider les Iraniens. Ils s’inquiètent de l’exécution imminente des 3 hommes.
Source : Iran Wire