CSDHI – Dans de nombreux pays développés et industrialisés, le concept de mariage d’enfants (des jeunes filles âgées de 13 à 16 ans épousant des hommes nettement plus âgés) est considéré comme contraire à l’éthique, inacceptable et illégal. Cependant, le mariage d’enfants reste un problème répandu en Iran, violant les droits individuels et humains des enfants et les exposant à de nombreux problèmes physiques, psychologiques et sociaux.
Conventions internationales et résistance de l’Iran
Les Nations unies ont reconnu tous les individus de moins de 18 ans comme des enfants en approuvant la « Convention relative aux droits de l’enfant » en 1989. Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies exhorte les gouvernements à relever l’âge légal du mariage à 18 ans s’il est inférieur à ce seuil dans leurs pays respectifs. Bien que l’Iran ait signé conditionnellement la convention en 1994, il viole ouvertement de nombreuses dispositions en raison de conflits avec ce qu’on appelle les « lois islamiques ».
Les lois iraniennes, en particulier l’article 1041, autorisent le mariage précoce des filles et des garçons avant l’âge de 13 et 15 ans, respectivement, avec l’autorisation d’un tuteur et du tribunal. Cette disposition est en contradiction directe avec les normes internationales qui interdisent le mariage avant l’âge de 18 ans.
Statistiques troublantes sur le mariage des enfants en Iran
Des informations récentes du journal Etemad, basé à Téhéran, a révélé qu’au moins 27 000 enfants de moins de 15 ans ont été mariés en Iran entre l’hiver 2020 et l’automne 2021. Bien que le mariage des filles de moins de 15 ans ait diminué depuis 2016, la tendance s’est inversée et a commencé à augmenter en 2018.
Par exemple, les statistiques des mariages de filles de moins de 15 ans ont atteint 31 646 et 32 655 cas au cours des années persanes 2020 et 2021, respectivement, et au cours de l’année 2022, le nombre total de mariages de moins de 15 ans était de 27 448.
En outre, l’Organisation d’enregistrement a signalé qu’au moins 69 103 bébés sont nés de mères âgées de 10 à 19 ans, dont 1 474 bébés nés de mères âgées de 10 à 14 ans.
En moyenne, l’Iran enregistre chaque année 135 000 mariages de filles de moins de 18 ans, dont environ 1 700 mariages de filles de moins de 13 ans. Les statistiques réelles sont probablement beaucoup plus élevées, car de nombreux cas de mariages d’enfants ne sont pas enregistrés.
L’impact du mariage d’enfants sur la société iranienne
L’Iran est le deuxième pays au monde où l’âge minimum du mariage est le plus bas, dépassé seulement par la Guinée, pays d’Afrique où l’âge minimum est de 12 ans. Sous la dictature religieuse iranienne, les enfants font partie des membres les plus vulnérables de la société. Des millions d’enfants iraniens n’ont pas la possibilité de vivre une enfance normale et sont confrontés à des problèmes tels que le travail des enfants, la toxicomanie, la maltraitance et la paternité précoce.
Le mariage des enfants : Une forme de violence aux multiples facettes
Le mariage d’enfants n’est pas seulement une forme de violence sexuelle, il englobe également les abus physiques, mentaux et psychologiques. Si les enfants contraints à des mariages précoces ne protestent pas, leur silence ne doit pas être pris pour du bonheur ou de la satisfaction à l’égard de leur situation. Les statistiques alarmantes et les défis permanents auxquels sont confrontés les enfants en Iran soulignent la nécessité urgente d’un changement et de l’application des conventions internationales visant à protéger leurs droits.
Source : Iran News Wire
