CSDHI – L’arrestation de Nasrin Alizadeh s’inscrit dans une tendance inquiétante de détention des proches des personnes qui ont péri lors du soulèvement iranien de l’année dernière. Le lieu où elle se trouve n’a pas été révélé et les raisons de son arrestation sont inconnues. Cet événement marque une nouvelle tentative du régime iranien d’étouffer les souvenirs du soulèvement et les voix qui se font l’écho de ses conséquences.
Shirin Alizadeh, une mère de famille de 35 ans, a été abattue par les forces de sécurité à Ramsar lors du soulèvement iranien de 2022 alors qu’elle voyageait avec sa famille. Son mari, M. Kourosh Vaziri, a été arrêté au début du mois après avoir célébré son anniversaire sur sa tombe. Le fils du couple a été témoin de cette arrestation pénible.
Plus au nord, dans la capitale de la province de Mazandaran, Sari, les forces de sécurité ont appréhendé Mme Mahsa Yazdani, mère de Mohammad Javad Zahedi, une autre victime des manifestations de l’année dernière. Une fois de plus, les détails concernant son arrestation restent peu nombreux.
Ces incidents surviennent à l’approche de l’anniversaire du soulèvement iranien, qui marque la répression brutale qui a suivi la mort de Mahsa/Zhina Amini le 16 septembre 2022. Les actions du régime suggèrent qu’il s’agit d’une mesure préventive visant à empêcher les familles des victimes d’organiser des événements commémoratifs.
Amnesty International a vivement critiqué le traitement réservé par le régime iranien à ces familles endeuillées par le soulèvement iranien. Dans un article publié le 21 août, l’organisation a mis en évidence le harcèlement systématique dont elles font l’objet, des arrestations arbitraires à la destruction des pierres tombales.
Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, condamne les agissements du régime : « La cruauté des autorités iraniennes ne connaît pas de limites. La communauté internationale doit se tenir aux côtés des familles des victimes et exhorter le régime iranien à respecter les droits humains fondamentaux.
Les conclusions d’Amnesty International révèlent en outre qu’au moins 36 familles réparties dans dix provinces iraniennes ont récemment été victimes de violations des droits humains. Il s’agit notamment des familles de 33 victimes du soulèvement iranien, de deux personnes exécutées arbitrairement en lien avec les manifestations, et de la famille d’un survivant de la torture qui s’est suicidé après sa libération.
Les médias sociaux ont également mis en lumière les tactiques du régime. En juillet 2023, une mère éplorée a fait part des représailles du régime contre sa famille après avoir demandé justice pour son fils de 16 ans tué par les forces de sécurité.
Au-delà des détentions, le régime tente également de réduire les familles au silence en leur interdisant d’organiser des cérémonies commémoratives. Les informations font état d’une présence menaçante des forces de sécurité lors de ces événements, avec des mesures de répression énergiques, de surveillance et de nouvelles arrestations.
À l’approche de l’anniversaire du soulèvement iranien , le monde entier suit de près l’évolution de la situation, espérant que la pression internationale pourra apporter un répit à ces familles et obliger les autorités iraniennes à rendre des comptes.
Source : Stop au Fondamentalisme