CSDHI – Un récent article du journal officiel iranien Etemad a dressé un tableau inquiétant de l’état d’esprit de la nation iranienne. Intitulé « Pourquoi y a-t-il peu d’espoir dans la société iranienne ? », l’article s’appuie sur les recherches du spécialiste du régime Maqsood Farastkhah, révélant une profonde déconnexion entre le gouvernement et son peuple, ainsi qu’une structure socio-économique incapable d’encourager l’optimisme.
L’analyse de Farastkhah suggère que l’espoir est devenu une « question controversée et problématique » en Iran. Traditionnellement, les structures sociales de la nation iranienne servent de terreau à l’espoir, mais le système actuel semble mal équipé pour remplir ce rôle. Il affirme que les structures dominantes contribuent activement au sentiment de désespoir. Les statistiques confirment cette affirmation : l’indice de bonheur de l’Iran a chuté du 54e au 70e rang mondial au cours de la première décennie du 21e siècle.
La confiance de la nation iranienne dans la capacité du gouvernement à résoudre les problèmes est manifestement faible. Un pourcentage stupéfiant de 80 % de la population a une opinion négative de l’efficacité du système. Ce manque de confiance s’étend à l’avenir de la nation. Seuls 23 % des Iraniens pensent que les choses vont s’améliorer en termes de prospérité, d’unité, d’empathie et de réduction de la pauvreté. À l’inverse, 77 % anticipent une stagnation ou une détérioration de la situation.
La nation iranienne souffre encore plus profondément, 84 % des citoyens craignant un déclin de la cohésion sociale. La situation est la plus grave en ce qui concerne la pauvreté, puisque 89 % des personnes interrogées s’attendent à ce qu’elle s’aggrave ou reste inchangée. Les études internationales sur le capital social renforcent encore ce sombre tableau, classant l’Iran aux 111e et 110e rangs sur 142 et 158 pays, respectivement, en matière de capital social et de vitalité.
Ces statistiques concernant la nation iranienne ne sont pas de simples abstractions. L’article va plus loin en comparant la croissance économique de l’Iran à celle de ses voisins régionaux. Au cours des cinq dernières décennies, l’économie iranienne n’a été multipliée que par 14, alors que celle du Qatar l’a été par 298. Cette disparité flagrante met en évidence l’inefficacité des politiques économiques de l’Iran.
Farastkhah développe cette question en soulignant la nature restrictive du régime dans différents domaines. Il mentionne les limites imposées à la participation politique, notamment le contrôle des professeurs d’université et des étudiants militants, ainsi que les restrictions culturelles telles que la loi sur le hijab obligatoire pour les femmes. Selon lui, ces politiques contribuent à créer un sentiment de désespoir.
L’auteur souligne également l’impact négatif de la stagnation économique sur l’espoir. Une croissance économique nulle pendant une décennie, associée à une baisse du revenu par habitant, à une augmentation de la pauvreté, à une stagnation du chômage et à un creusement des inégalités sociales sont cités comme les symptômes d’un système défaillant. Cette « forme lente et stagnante » de l’économie produit des « produits indésirables » tels que l’inflation, le chômage et le déséquilibre sociétal, contribuant ainsi à générer systématiquement du désespoir.
L’organe dirigeant joue indéniablement un rôle important. Lorsque la contestation de la nation iranienne se heurte à la répression et à la violence, elle éteint inévitablement l’espoir. De même, le nombre élevé d’exécutions en Iran jette une ombre sur la société, ce qui la rend encore moins optimiste.
De l’article, nous pouvons conclure cette image poignante : des citoyens âgés cherchant de la nourriture et des femmes confrontées à la brutalité pour ne pas avoir adhéré à la loi sur le hijab. Il ne s’agit pas d’incidents isolés, mais de l’érosion systématique de l’espoir au sein de la nation iranienne.
Source : INU