Iran Manif – Les pourparlers entre le régime iranien et les six puissances mondiales visant à parvenir à un accord sur le programme nucléaire de ce régime devraient inclure les préoccupations relatives aux droits humains, a déclaré jeudi un Haut commissaire de l’ONU.
La Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Navi Pillay a déclaré que les Nations Unies sont particulièrement préoccupées par les exécutions en Iran, notamment l’exécution programmée d’une femme reconnue coupable d’un homicide sur son mari à l’âge de 17 ans.
« Ces très nombreuses condamnations à mort à l’issue de procès que nous considérons comme injustes et fondés sur des accusations fallacieuses suscitent d’énormes inquiétudes », a-t-elle dit à la presse en marge d’une conférence à Vienne.
« J’encourage que les négociations avec l’Iran comprennent pleinement des discussions sur la situation des droits humains.Nous avons besoin d’un engagement de l’Iran comme quoi il protégera les droits humains de ses citoyens. »
Navi Pillay s’est dite inquiète devant le grand nombre d’exécutions en Iran depuis le début de l’année. Elle a appelé les autorités à mettre un terme à ces exécutions et en particulier stopper l’exécution imminente d’une condamnée à mort mineure au moment des faits.
« L’exécution imminente de Razieh Ebrahimi a encore une fois mis en lumière l’utilisation inacceptable de la peine de mort contre des mineurs en Iran », a déploré Madame Pillay.
Madame Ebrahimi a accusée du meurtre de son mari quand elle avait 17 ans. Elle avait été mariée à 14 ans, a eu un enfant à 15 ans et dit avoir été victime de violences conjugales.
« Quelles que soient les circonstances de ce délit, l’exécution de mineurs est clairement interdite par les lois internationales en matière des droits humains », a martelé Madame Pillay.
« Les verdicts de condamnation à mort prononcés contre les personnes de moins de 18 ans et la mise en application de ces verdicts sont manifestement incompatibles avec les obligations internationales de l’Iran en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention relative aux droits de l’enfant. »
« Je demande instamment aux autorités iraniennes de renoncer à l’exécution de Razieh et de tous les autres condamnés à mort mineurs », a lancé Madame Pillay.
Un autre mineur de 17 ans (un Afghan, nommé Jannat Mir) a été pendu en avril dernier dans une prison à Ispahan (au centre de l’Iran). Il n’a pas eu accès à un avocat ni aux services consulaires de son pays. Cette situation a soulevé des préoccupations quant au respect des principes d’un procès équitable dans son cas et dans les cas de cinq autres Afghans exécutés avec lui.
Pillay a exprimé son inquiétude vis-à-vis du fait qu’un grand nombre de délinquants mineurs se trouvent dans le couloir de la mort en Iran. Le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU estime à près de 160 condamnés à mort en Iran pour des faits commis avant l’âge de 18 ans.
Pillay a également condamné l’exécution de prisonniers politiques – au moins six depuis le début de l’année. Quatre autres – Hamed Ahmadi, Kamal Malaï, Jahangir et Jamshid Dehghani – tous issus de la minorité kurde sunnite – risquent une exécution imminente. Ils ont été condamnés en 2010 après avoir été accusés de « guerre contre Dieu » et de « corruption sur Terre ») lors de procès non-équitables.
Navi Pillay a exhorté le régime iranien à adopter immédiatement un moratoire sur toutes les exécutions, en vue d’abolir la peine de mort en Iran.