CSDHI – Le maintien du rapporteur spécial Ahmed Shaheed dans sa fonction de surveillance des droits humains en Iran est une véritable victoire. En effet le régime iranien n’avait pas lésiné sur son travail de lobbying pour obtenir celui qui le montre du doigt et qui se fait le porte-parole de ses victimes.
Le lobbying n’a rien pu y faire. C’est en se basant sur le rapport d’Ahmed Shaheed que le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a voté en 31ème session dans la soirée du 23 mars la prolongation de son mandat. On pourrait dire 1 pour l’ONU, 0 pour les mollahs. Ahmed Shaheed a été soutenu par de nombreuses victimes et des prisonniers politiques en Iran ont tout risqué en adressant des lettres au Conseil pour le renouvellement de son mandat. Cela signifie pour eux un redoublement de pressions et de sanctions. Mais la victoire est patente.
Ahmed Shaheed a été nommé Rapporteur spécial pour l’Iran le 1er août 2011. Né en 1964, Ahmed Shaheed est un diplomate et homme politique maldivien. Juriste de confession musulmane et expert sur les droits de l’Homme et la démocratie, il est aussi fin connaisseur de l’islam.
Shaheed a servi en tant que ministre maldivien des Affaires étrangères de 2005 au 2010. Il préside également « Universal Rights Group », un groupe de réflexion mis sur pied en 2014 à Genève.
Il a présenté son premier rapport à la 66ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies en octobre 2011.
Son mandat a été prolongé pour la quatrième année consécutive le 28 mars 2014. Le scrutin du 23 mars 2016 lui permet de poursuivre sa mission encore un an.
Le cahier des charges de sa mission se résume à :
. Enquêter sur les violations des droits humains et transmettre des appels et des lettres urgentes au régime iranien sur des violations présumées ;
. Demander au gouvernement iranien de coopérer pleinement et lui permettre l’accès à toutes les informations nécessaires pour mener à bien son mandat ;
. Soumettre des rapports à l’Assemblée générale et au Conseil des droits de l’Homme sur la situation en Iran ;
. S’engager publiquement sur des questions en rapport avec son mandat, y compris par le biais de communiqués de presse.
. Entreprendre des visites en l’Iran et collaborer avec l’ensemble de parties concernées.
Le renouvellement de sa mission envoie un signal fort aux autorités iraniennes : les violations des droits humains restent un sujet de préoccupation à l’échelle mondiale jusqu’à ce que des améliorations tangibles apparaissent.
Le régime des mollahs a été condamné à 62 reprises par l’Assemblée Générale des Nations Unies pour les violations flagrantes des droits des Iraniens. Devant le mépris que ce régime affiche pour les Conventions internationales dont il est signataire, le mandat du Rapporteur spécial fournit un moyen efficace et constructif au Conseil pour protéger les victimes, promouvoir leurs droits et montrer que la communauté internationale s’en préoccupe.
Il serait temps à présent d’imposer des sanctions concrètes, à l’instar de celles contre le nucléaire, pour faire reculer cette dictature religieuse. A ce moment on pourra dire sans crainte : « Onu : 2. Régime iranien : 0 »
Viendra ensuite la finale, mais là, ce sera au peuple iranien d’entrer sur le terrain pour battre à plate couture ce pouvoir intégriste islamiste cruel.