CSDHI – Le comité sénatorial canadien s’est prononcé sur la situation préoccupante des droits humains, bafoués par le régime des mollahs en Iran. Le tableau des multiples offenses faites aux êtres humains en Iran est analysé, passé à la loupe et dénoncé par le Sénat du Canada.
Voici le communiqué : Les violations des droits de la personne sont toujours répandues en Iran selon un expert de l’ONU
Ottawa, le 6 mai 2016 – Selon les témoignages qu’a recueillis le Comité sénatorial permanent des droits de la personne ce mercredi, l’Iran est contrôlé par un régime corrompu qui fait obstacle aux initiatives de la communauté internationale pour s’attaquer aux violations des droits de la personne au moyen de sanctions économiques.
« Le problème actuel, concernant la question des sanctions et de l’engagement économique, c’est que vous allez vous associer à un régime profondément corrompu – un régime qui a la mainmise sur les richesses de l’Iran, » a déclaré au comité Mark Dubowitz, directeur exécutif de la Fondation pour la défense des démocraties
« Cela revient essentiellement à faire un pacte avec des escrocs et des voleurs, » a-t-il ajouté.
M. Dubowitz s’est adressé au comité dans le cadre de la Semaine de la responsabilisation de l’Iran, une activité non partisane organisée par des parlementaires canadiens.
Le simple fait d’exposer la situation dans ce pays est dangereux, a dit M. Dubowitz. Dernièrement, le régime iranien a condamné quatre journalistes à des peines d’emprisonnement totalisant 27 ans, et l’Iran est l’un des trois principaux pays où sont détenus le plus grand nombre de journalistes. En janvier, au moins 47 journalistes et activistes des médias sociaux étaient derrière les barreaux dans ce pays.
Ahmed Shaheed, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de la personne en Iran, s’est aussi adressé au comité.
Il a évoqué les mariages de très jeunes filles et les exécutions illégales. Il a aussi décrit la gravité des violations des droits de la personne partout au pays.
En ce qui concerne le nombre et l’âge des enfants que l’on marie, par exemple, Ahmed Shaheed a déclaré que l’Iran « est dans une classe à part. » L’âge de la majorité pour les filles a été fixé à 13 ans, mais pour le mariage, il peut être de neuf ans si un juge y consent. Dans les mariages documentés par Ahmed Shaheed, 90 pour cent des jeunes épouses avaient un premier bébé avant d’avoir 15 ans.
Le comité a appris que le recours à la peine de mort est à la hausse ces dernières années. De nombreux prisonniers exécutés avaient été condamnés pour des infractions non violentes liées aux drogues. Des enfants de moins de 18 ans ont également été condamnés à mort, même si l’Iran est un signataire de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
Ahmed Shaheed a indiqué que des villages entiers ont perdu tous leurs hommes à la suite d’exécutions découlant de crimes liés aux drogues. Shahindokht Molaverdi, membre du cabinet du gouvernement iranien responsable de la condition féminine et des affaires familiales, a d’ailleurs courageusement dénoncé la politique de la république en matière de drogues.
« Elle subit de la pression de la part des partisans de la ligne dure en raison de ce genre de déclarations, » a expliqué Ahmed Shaheed.
La présence de personnes comme Molaverdi montre qu’il y a un réel désir de changement dans le pays.
« Les Iraniens sont, dans l’ensemble, des gens très instruits et très raffinés, et ils exigent des droits dès qu’ils en ont l’occasion, » a déclaré Ahmed Shaheed devant les membres du comité.
« S’ils peuvent avoir une véritable voix, l’Iran sera un pays très différent. »
Houchang Hassan-Yari, professeur en sciences politiques du Collège militaire royal du Canada, s’est également adressé aux membres du comité.
Il a déclaré que les familles des prisonniers politiques de l’Iran font souvent l’objet de sanctions. On empêche parfois les enfants des prisonniers politiques d’obtenir leur diplôme à moins que leurs parents demandent pardon ou se repente.
Les membres du comité ont demandé ce que le Canada pouvait faire pour améliorer la situation des droits de la personne en Iran. Les trois témoins ont mis en garde le gouvernement fédéral de se montrer prudent dans le développement de ses nouvelles relations avec ce pays.
Faits saillants
Sur le plan de la censure, l’Iran occupe le 7e rang au monde. Reporters sans frontières a classé l’Iran au 169e rang, sur 180 pays, dans son Classement mondial de la liberté de la presse de 2016.
Le recours à la peine de mort est à la hausse en Iran. La peine de mort est souvent utilisée pour des infractions non violentes liées aux drogues qui ne font pas partie des crimes les plus graves aux termes du droit international.
Des enfants de moins de 18 ans sont également condamnés à mort. En 2015, il y a eu de 200 à 300 exécutions de plus qu’en 2014.
Les femmes et les enfants font l’objet de pratiques discriminatoires additionnelles, principalement en ce qui concerne le droit criminel, le droit familial et l’emploi. Par exemple, l’âge de la responsabilité criminelle a été fixé à neuf ans (en fonction du calendrier islamique) pour les filles et à 15 ans pour les garçons.
Citations
« On ne peut passer sous silence les violations des droits de la personne en Iran. Nous estimons qu’il est essentiel de faire entendre la voix de tous les citoyens iraniens. » : Le sénateur Jim Munson, président du Comité
« L’Iran a été vivement critiqué pour son piètre bilan en matière de droits de la personne. La Semaine de la responsabilisation de l’Iran donne au Comité sénatorial permanent des droits de la personne une occasion idéale pour entendre des témoins et mieux comprendre la situation des droits de la personne dans ce pays. » : La sénatrice Salma Ataullahjan, vice-présidente du Comité