CSDHI – La Garde révolutionnaire iranienne a accusé une employée humanitaire possédant la double nationalité, iranienne et britannique, détenue depuis début avril de vouloir « renverser » le gouvernement dans un communiqué publié mercredi.
Nazanin Zaghari-Ratcliffe est une coordonnatrice de programme, âgée de 37 ans, travaillant avec la Fondation Thomson Reuters, un organisme de bienfaisance basé à Londres.
Les responsables de la Garde révolutionnaire iranienne ont arrêté Zaghari-Ratcliffe le 3 avril alors qu’elle arrivait à l’aéroport pour repartir en Grande-Bretagne, selon son mari Richard Ratcliffe.
« Cette personne était membre d’entreprises et organisations étrangères. Elle planifiait et effectuait des projets médiatiques et informatiques avec l’intention de renverser en douceur le saint gouvernement de la République islamique », a déclaré le communiqué. Il a été publié par le bureau de la Garde de la province de Kerman, où Zaghari-Ratcliffe est détenue.
Zaghari-Ratcliffe « a mené des activités criminelles avec les conseils et la protection des médias et des services d’espionnage des gouvernements étrangers », selon la déclaration. Elle a été arrêtée après des « opérations massives de renseignement » par la Garde.
Richard Ratcliffe a rejeté l’accusation selon laquelle Nazanin a essayé de faire tomber le gouvernement et l’a qualifiée d’ « absurde ».
« À ma connaissance, il n’y a toujours pas d’accusations formelles. Il semble que cela est une affaire politique », a-t-il dit.
Ratcliffe a dit que la famille était entrée en contact avec Nazanin au début de cette semaine et qu’elle avait été transférée dans la prison d’Evine à Téhéran.
Monique Villa, la directrice de la Fondation, a déclaré que Nazanin a été employée pendant quatre ans en tant que coordinatrice de projet en charge des demandes de subvention et de la formation, et n’a fait aucune négociation avec l’Iran dans le cadre de ses fonctions professionnelles.
«La Fondation Thomson Reuters n’a aucune relation commerciale avec l’Iran » dit-elle, et n’a pas l’intention d’en avoir.
Mme Villa a déclaré que Nazanin « avait voyagé en Iran à titre personnel. Elle était en vacances en famille avec sa fille, Gabriella âgée de deux ans »
La Fondation, a dit Villa, était en contact étroit avec la famille de Nazanin ainsi qu’avec le Ministère des affaires étrangères britannique.
La Fondation fonctionne indépendamment de Reuters News.
Le Ministère des affaires étrangères britannique a déclaré qu’il va donner suite aux allégations formulées dans la déclaration.
« Nous cherchons de toute urgence des informations auprès des autorités iraniennes sur les accusations rapportées et portées contre Mme Zaghari-Ratcliffe », a déclaré le porte-parole du Ministère des affaires étrangères à Reuters. « Nous avons soulevé cette affaire à plusieurs reprises et au plus haut niveau et nous continuerons à le faire à chaque occasion ». »
Aucune accusation n’a été déposée dans cette affaire, mais Zaghari-Ratcliffe a dit aux membres de sa famille en Iran, qu’elle a été contrainte de signer des aveux sous la contrainte, a dit son mari le mois dernier.
Le dossier de Zaghari-Ratcliffe a été envoyé à Téhéran pour entamer une procédure judiciaire, mais les responsables du service des renseignements de la Garde révolutionnaire l’interrogent toujours selon la déclaration.
L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité et si Zaghari-Ratcliffe est accusée, elle sera jugée comme une citoyenne iranienne.
La déclaration de la Garde révolutionnaire dit que Zaghari-Ratcliffe a été arrêtée par son service des renseignements à l’aéroport international Imam Khomeini à Téhéran, puis transférée à Kerman, dans le sud de l’Iran.
Source : Reuters – Sous la direction de Simon Robinson