PARIS, 20 juin 2007 (AFP) – Une étudiante en journalisme franco-iranienne, qui réalisait un documentaire dans le cadre de son doctorat, est retenue en résidence surveillée depuis mars 2007 à Téhéran après avoir passé un mois en détention, a-t-on appris mercredi auprès de Reporters sans Frontières (RSF).
Mehrnoushe Solouki avait obtenu les autorisations des autorités iraniennes pour réaliser un film sur les événements qui ont suivi la fin de la guerre entre l'Iran et l'Irak en 1988 dans le cadre de ses études à l'université du Québec (Canada), a expliqué à l'AFP Ajar Smouni de RSF.
"C'est après avoir interrogé des familles de moudjahidines du peuple (opposants au régime de Téhéran, ndlr) victimes de la répression que Mme Soulouki a été arrêtée", a indiqué Mme Smouni.
Interpellée le 17 février 2007, elle a été placée en détention pendant un mois dans la prison d'Evin dormant à même le sol, sous la lumière permanente d'un néon et subissant de nombreux interrogatoires, selon son témoignage envoyée à RSF.
Elle a été libérée le 19 mars 2007 après avoir versé une caution de l'équivalent de 80.000 euros et est depuis maintenue en résidence surveillée.
Ses notes de travail et ses images ont été saisies par les autorités, selon RSF.
Selon son avocat en France, Me William Bourdon, qui a saisi le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, les autorités iraniennes lui ont rendu son passeport français mais refusent cependant de la laisser quitter le pays.
Selon RSF et Me Bourdon, Mme Solouki a été convoquée à de nombreuses reprises par les services de renseignement iraniens et a été menacée d'être réincarcérée en cas de non coopération.
"C'est une situation très préoccupante. J'attends d'un prochain rendez-vous avec le ministre des indications précises sur ce qui sera entrepris pour que Mme Solouki puisse rentrer en France", a déclaré Me Bourdon.
Jean-Baptiste Mattéi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes, a indiqué à l'AFP que la France était "bien sûr en contact avec les autorités iraniennes à propos du cas de Mme Solouki".
"Nous espérons bien évidemment que sa situation pourra se régler, que notamment elle pourra avoir une pleine liberté de mouvement", a-t-il ajouté.