CSDHI – Les funérailles de Rafsanjani, l’ancien président de l’Iran, ont provoqué des problèmes plus tôt que prévu. Les partisans de Rafsanjani-Rohani ont chanté « ces trop nombreuses personnes sont ici pour leur amour pour le leader », alors que l’autre côté, on entendait chanter « le dictateur, le dictateur », « notre télévision d’Etat, notre honte » et « les prisonniers politiques devraient être relâchés ». Les troubles dans la société n’ont pas juste été contenus dans la capitale – il y a eu des manifestations à Mashhad où le peuple chantait « A bas Khamenei ».
Malgré les conversations sur l’enterrement du corps de Rafsanjani à Mashhad ou à Qom, il repose finalement près du tombeau de Khomeiny dans la capitale.
Les agences de presse ont d’abord rapporté que Khamenei s’était rendu au domicile de Rafsanjani pour présenter ses condoléances, mais ces rapports ont été enlevés puis totalement reniés.
Dans un discours sur la mort de l’ancien président, Khamenei ne l’appelait pas « Ayatollah » contrairement à l’appellation que la radio et la télévision d’État utilisaient pour décrire Rafsanjani. Khamenei se réfère à lui avec ce qualificatif : « Hojatoleslam », qui est un terme moins important dans la hiérarchie des mollahs.
Khamenei a également omis de mentionner les liens de Rafsanjani avec Khomeiny. Il a cependant fair allusion à son « intelligence opulente et rare intimité lors des dernières années ».
Le régime iranien a deux structures. Il s’agit d’une combinaison d’un leader d’âge moyen, ultra-réactionnaire appelé « vilayat-e faqih » et d’un organisme dépendant du capitalisme avec un large éventail d’intérêts. Ce mélange était évident dans le conflit entre Rafsanjani et Khamenei. Cependant, la mort de Rafsanjani ne signifie pas que ce côté est maintenant parti – chaque côté est toujours bien en place.
Evoquant la mort de Rafsanjani et du conflit dans le régime, le Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI) a déclaré : « Ironiquement, avec la mort de Rafsanjani, comme quelqu’un qui, avec sa personnalité de mollah, pouvait en quelque sorte atténuer le conflit d’intérêts, cette contradiction est plus que jamais colorée avec le conflit, et c’est le même facteur qui a effrayé le régime, la peur se reflétant dans les médias d’Etat, en particulier au sein des proches de la bande de Rafsanjani.
Le CNRI ajoute : « Cette préoccupation surviendra inévitablement parmi toutes les forces du régime, surtout maintenant que Rafsanjani est parti, les obligeant à se détacher du régime en détresse, à un moment où le régime est entouré de crises sociales, économiques et régionales. Une préoccupation pour laquelle il n’y a pas de réponse, puisqu’il s’agit d’un régime périmé qui n’a pas d’avenir. Un fait que Rafsanjani connaissait très bien etqui est tombé à terre craignant la perspective d’avenir du régime. A propos, était-ce la même crainte qui a pris sa vie ?
Ce qui est le plus préoccupant pour le régime iranien, ce ne sont pas les conflits et les contradictions en soi que tout le monde peut voir, ce sont les conséquences sociales. Le peuple iranien est à bout de souffle et, comme cela s’est passé en 2009, est prêt à attaquer les rues pour protester et montrer sa colère.
Source : Stop au fondamentalisme