La situation de droits de l'homme en Iran empire sur tous les fronts, que ce soit les droits de femmes, des syndicats ou la liberté d'expression dans le pays. C'est l'avis de Vittorio Agnoletto, un membre du Parlement européen, qui est aussi membre de la commission des affaires étrangères. Agnoletto faisait récemment partie d'une mission parlementaire européenne à Téhéran.
La mission a rencontré un certain nombre de responsables de haut niveau en Iran dont le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki et le président du Parlement, Gholam Ali Haddad-Adel, ainsi que des leaders de diverses organisations des droits de l'homme, des groupes d'étudiants, des syndicats et des familles d'activistes emprisonnés par les autorités.
"Nous pouvons certifier qu'il y a une dégradation décisive de la situation des droits de l'homme en Iran," a dit Agnoletto à AKI.
Il a ajouté que les autorités iraniennes leur avaient demandé de ne pas prendre en compte le projet de résolution parrainé par le Canada aux Nations unies condamnant le bilan épouvantable des droits de l'homme en Iran.
Cependant il a dit qu'ils avaient rejeté la demande.
Agnoletto a donné une variété d'exemples sur la raison pour laquelle la mission a décidé d'adopter la fermeté sur le bilan épouvantable des droits de l'homme de l'Iran.
"Une proposition de réforme du droit de la famille a été présentée au Parlement, encourageant la polygamie et confiant la juridiction et les soins des d'enfants aux pères. C'est un retour aux droits archaïques, d'avant 1968", a-t-il dit.
Les syndicats sont aussi dans une situation dramatique.
"Ils continuent à emprisonner beaucoup de dirigeants syndicaux, même si la constitution ne reconnaît pas le droit de grève. En fait quand les gens sont arrêtés dans ce cas, c'est pour "trouble à la paix publique".
Il y a aussi la question de la peine de mort en Iran. Agnoletto a dit que parmi les condamnés à mort, il y avait des mineurs.
"Selon les Iraniens, il y a eu un moratoire sur la peine de mort pour quatre ans, mais même récemment des jeunes ont été condamnés pour des crimes commis quand ils avaient 13 ans", a-t-il dit.
L'eurodéputé a mis en évidence les activités des leaders étudiants iraniens. "Le 7 décembre, l'Iran commémore les trois étudiants qui tués en 1943 pour avoir protesté contre l'ingérence étrangère excessive dans le pays. Cependant entre les 2 et 4 décembre, 42 étudiants ont été arrêtés pour avoir célébré ces événements non autorisés et 28 sont toujours en prison, sans même savoir de quoi ils sont accusés," a-t-il dit.
"Quatre autres personnes ont été arrêtées les jours suivant ces arrestations", a-t-il dit.
Agnoletto a aussi mis en évidence le renvoi de divers professeurs d'université.
La seule critique avec laquelle les autorités iraniennes ont été d'accord concernait la liberté de la presse.
"C'est une honte cependant qu'il n'y ait eu aucune trace de ces observations dans les journaux iraniens," a-t-il dit.
(source AKI 15 décembre 2007)