jeudi, 24 janvier 2008
France 3, 19/20 – 23 janvier – Le Conseil de l'Europe demande à l'ONU et à l'Union européenne de respecter les règles du droit international pour l'établissement de leur liste noire de personnes ou d'organisations considérées comme terroristes. Ainsi l'organisation des Moudjahidine du peuple iranien, un mouvement d'opposition à Téhéran est toujours sur une liste noire de l'Union européenne, alors que ses liens éventuels avec le terrorisme n'ont jamais été démontrés.
En 2003 en région parisienne, plusieurs des membres de cette organisation avait été arrêtés dont Maryam Radjavi, un temps incarcérée.
Enorme médiatisation pour la plus vaste opération de police de ces dernières années. La cible : l'OMPI, l'organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran, soupçonnée de préparer des attentats en Europe contre les intérêts iraniens. C'est ce qu'affirme alors le patron de la DST dans une conférence de presse, une première en France.
Pourtant ni explosif, ni arme ne seront saisis lors des perquisitions. Incarcérées et mise en examen pour association de malfaiteur, en lien avec une entreprise terroriste, Maryam Radjavi, l'égérie du mouvement est d'ailleurs libérée 15 jours plus tard sur décision de justice, fait rarissime en matière terroriste.
Quatre ans et demi plus tard, l'ennemie jurée de Téhéran revient sur cette affaire. Etonnement protégée par la police lors de ses déplacements, elle s'interroge sur le sérieux de l'enquête.
Maryam Radjavi : Après le 17 juin, seulement une fois j'ai eu une audition pour répondre aux questions du juge, et seulement au sujet de l'histoire de ma famille.
Autre personne mise en examen Abol-Ghassem Reza'i. Lui aussi n'a été entendu qu'une seule fois par le juge Bruguière. C'était uniquement pour parler de sa famille, dont huit membres ont été exécutés en Iran.
Me William Bourdon : Si l'intérêt qu'on a pour un dossier est proportionnel au nombre d'auditions, ça prouve le désintérêt absolu qu'on a pour un dossier. En même temps, ils continuent à être « criminalisés » entre guillemets à la face de l'opinion publique. Mais il reste que Mme Radjavi est reçue au Parlement européen, dans différent pays.
En Belgique, en Norvège, dans les instances européennes, la reconquête de la respectabilité est en marche. Et à Auvers-sur-Oise, le travail de lobbying a repris. Un site internet, une revue hebdomadaire et même une télévision diffusée 24h sur 24 par satellite.
Maryam Radjavi elle, élabore avec ses conseillers la politique qu'elle défend inlassablement depuis que Téhéran est redevenu une menace pour l'occident.
Maryam Radjavi : La solution à la crise de l'Iran, n'est ni la guerre ni la politique de complaisance. Il y a une troisième voie, c'est-à-dire un changement démocratique par le peuple iranien et sa résistance organisée.
Que ce soit dans un rassemblement de 50.000 Iraniens en région parisienne, ou dans les salons plus feutrés du Parlement européen, elle réclame inlassablement, le retrait des Moudjahidine de la liste européenne des organisations terroristes. En 2006, la justice européenne l'a déjà demandé, en vain. Récemment, la justice britannique l'a exigé par deux fois, toujours en vain, comme si le droit ne pouvait s'appliquer à cette organisation depuis toujours pomme de discorde, voire monnaie d'échange entre l'occident et l'Iran.