CSDHI – Les nouvelles en provenance d’Iran comptabilisent de nouvelles atteintes aux droits humains. La liste des condamnations à mort et des exécutions s’allonge.
Exécution imminente de Mohammadreza Mazkouhi
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, Mohammadreza Mazkouhi, âgé de 23 ans, risque une exécution imminente à la prison centrale de Zanjan.
Les dictateurs religieux iraniens ont condamné à mort, Mohammadreza Mazkouhi, pour des infractions liées à la drogue.
Une source informée a déclaré à Iran Human Rights : « Les forces du régime ont arrêté Mohammadreza Mazkouhi pour possession de drogue le long de l’autoroute de Qazvin à Zanjan avec son cousin. Un tribunal révolutionnaire a condamné à mort Mohammadreza et son cousin. Toutefois, son cousin est décédé d’une maladie en prison il y a deux ans. »
Les responsables de l’administration pénitentiaire ont informé Mohammadreza mercredi de son exécution imminente, indique la source.
Selon le rapport annuel d’Iran Human Rights sur la peine de mort en Iran, l’Iran a exécuté au moins 25 personnes pour des accusations liées à la drogue en 2020. Cependant, le régime a exécuté au moins 108 personnes, dont deux femmes, jusqu’à présent, pour la même accusation en 2021.
Le 3 mai, IHR a publié un document sur la peine de mort au cours des quatre premiers mois de 2021. Dans celui-ci, il exprime son inquiétude face à l’augmentation significative du nombre d’exécutions liées à la drogue. Par conséquent, il continue de mettre en garde contre la poursuite de cette tendance.
La justice condamne à mort un manifestant de 2019, Abbas Daris et son frère Mohsen à la prison à vie dans le cadre d’une procédure manifestement inéquitable
La femme d’Abbas est morte d’un accident vasculaire cérébral après la révélation de sa condamnation à mort.
Le pouvoir judiciaire a condamné à mort le manifestant de novembre 2019, Abbas Daris. Puis, elle a condamné son frère, Mohsen Dari, à la prison à vie. La procédure judiciaire et le procès étaient manifestement inéquitables et non transparents. La Cour suprême examine actuellement leur affaire.
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, les autorités judiciaires ont informé verbalement la famille d’Abbas Daris que la justice l’avait condamné à mort lors de l’audience préliminaire.
Abbas Daris (Shalisat), 48 ans, est le père de deux enfants. Les forces de sécurité l’ont arrêté avec son frère de 28 ans, Mohsen Daris, lors de la répression de Mahshahr durant les manifestations nationales de novembre 2019. Le pouvoir judiciaire iranien l’a condamné à mort pour « moharebeh (inimitié contre dieu). A cela, s’ajoutent les charges suivantes : perturbation de l’ordre public et participation au meurtre d’un officier d’une unité spéciale. » La cour suprême examine actuellement leur affaire.
Karim Dahimi, un activiste ahwazi politique et des droits humains, a déclaré à Iran Human Rights : « La sentence d’exécution remontait à quelques mois, quand la femme d’Abbas est décédée d’une attaque après que les autorités l’aient informée de sa condamnation à mort. Sa famille s’est rendue à Téhéran pour voir les autorités judiciaires. Mais elle n’a obtenu aucune réponse. Elle ne sait finalement pas si le régime a prononcé ou non sa sentence. Même son avocat n’a rien dit. La famille dit qu’on lui a dit que la sentence avait été prononcée par le tribunal révolutionnaire. Cependant, rien ne lui a été notifié officiellement. »
Il est crucial de noter que les manifestants, Mostafa Salehi, arrêté lors des manifestations nationales de décembre 2017/janvier 2018, et Navid Afkari, arrêté lors des manifestations nationales d’août 2018, ont, tous les deux, été exécutés l’année dernière après avoir été condamnés à des peines de qisas (la loi du Talion) pour le meurtre de responsables gouvernementaux. Ils n’ont pas eu de procédure régulière et leurs procès étaient manifestement inéquitables.
« L’avis du premier témoin expert (expert ou interrogateurs des institutions de sécurité) était au détriment total des deux frères. Mais le deuxième expert, qui était présent, a estimé qu’on avait abattu le fonctionnaire par derrière. Et non par les manifestants auxquels il faisait face. Le tribunal a dit à plusieurs reprises à la famille Daris qu’elle devait obtenir le consentement de la famille de la victime pour renoncer à son droit à la rétribution (en acceptant la diya, le prix du sang ou en accordant le pardon). Mais la famille dit qu’il est innocent. Il n’y a pas de document écrit avec la peine de mort. Tout a été communiqué oralement. Même l’avocat ne sait rien parce que le tribunal ne communique pas avec la famille ou l’avocat », a ajouté M. Dahimi.
La répression de Mahshahr, en novembre 2019, est considérée comme l’une des répressions les plus sanglantes de la République islamique. Selon des témoins oculaires, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants non armés qui avaient bloqué la rue à Chamran (Jarahi), dans le nord de Mahshahr. Elles ont fait de nombreuses victimes. Lorsque les manifestants ont couru vers le ruisseau situé à côté de la rue pour se mettre à l’abri, les forces de sécurité ont tiré à l’artillerie lourde. Ils ont mis le feu à certaines parties du ruisseau, tuant d’autres personnes.
Source : IHR