Reuters – La police iranienne va s'en prendre aux femmes qui, à Téhéran, violent le code vestimentaire islamique en portant des habits jugés trop révélateurs, tels que les pantalons serrés portés dans des bottes, a déclaré samedi un policier, cité par l'agence IRNA.
"Avec le début de l'hiver et l'apparition de vêtements spécifiques à cette période, la police va commencer, au début de la semaine prochaine, une campagne visant les femmes qui portent des vêtements inappropriés", a déclaré le chef de la police de Téhéran, Ahmad Reza Radan, cité par l'agence de presse officielle.
"Les pantalons serrés portés avec de grandes bottes et des manteaux courts sont contraires aux règles islamiques", a-t-il ajouté. "Porter un chapeau ou une casquette sous un voile est également contraire aux règles vestimentaires islamiques."
Aucun responsable de la police n'a pu être joint dans l'immédiat. La semaine débute le samedi en Iran.
La police iranienne mène régulièrement, l'été, des campagnes contre les vêtements "légers" et le port inadéquat du voile. Elles durent en général quelques semaines seulement mais cette année la police a continué à sévir jusqu'en automne.
La surveillance du respect des règles vestimentaires islamiques pour les femmes est devenue plus stricte depuis que le président Mahmoud Ahmadinejad est arrivé au pouvoir en 2005.
Les femmes dont l'habillement est jugé inapproprié peuvent faire l'objet d'avertissements ou, dans le cas de personnes déjà réprimandées par le passé, être conduites dans un commissariat et sommées de payer une amende. La police s'en est également prise cette année à des coiffures masculines jugées "occidentales", telles que les cheveux courts ébouriffés au gel.
En octobre, un journal écrivait que 122.000 personnes, des femmes pour la plupart, avaient reçu des avertissements concernant leur habillement et que près de 7.000 d'entre elles avaient dû assister à des cours sur le respect de ces règles.
L'Iran a balayé les critiques formulées à ce sujet par des organisations de défense des droits de l'homme en expliquant qu'il voulait "combattre les gens moralement corrompus".