AFP, 29 mai – Plusieurs experts de l’ONU ont dénoncé mercredi « les restrictions abusives aux droits des citoyens iraniens d’être candidats à l’élection présidentielle », en particulier l’exclusion de 30 femmes, qui constituent « une grave violation des droits garantis par les lois internationales ».
Dans un communiqué diffusé à Genève, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, Ahmed Shaheed souligne que ces pratiques sont contraires à la Convention internationale sur les droits politiques et civils que l’Iran a ratifiée.
Mme Kamala Chandrakirana, présidente du groupe de l’ONU sur la discrimination des femmes, souligne que cette exclusion est contraire aux articles 2 et 3 de la Convention qui « exige la reconnaissance des droits sans distinction d’aucune sorte, y compris de sexe ».
« Le rejet de toute femme candidate en Iran est une violation des normes internationales », estime également le rapporteur spécial de l’ONU sur la violence contre les femmes, Mme Rashida Manjoo.
« La loi interdit aux femmes d’accéder à la présidence », avait affirmé le 17 mai l’ayatollah Mohammad Yazdi, religieux conservateur et ancien chef de la Justice.
Il est un membre important du Conseil des gardiens de la Constitution, chargé notamment de valider les candidatures. Sur 700 personnes, dont 30 femmes, le conseil n’a retenu que 8 candidats pour cette élection prévue le 14 juin.
Les experts de l’ONU appellent une nouvelle fois à la libération de plus de 40 journalistes détenus en Iran ainsi qu’à celle de deux dirigeants de l’opposition, MM. Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi, assignés à résidence depuis 2011. M. Moussavi avait été l’un des principaux candidats de l’élection présidentielle de 2009.