CDHI – Des journalistes femmes à Ispahan, en Iran, ne signent plus leurs articles pour éviter d’être la cible d’agression à l’acide. L’équipe médicale de l’hôpital des grands brûlés d’Ispahan est si terrorisée qu’elle ne veut même pas parler à la presse de sa prise en charge des victimes.
Ces derniers jours, un climat de peur plombe la ville iranienne d’Ispahan pour les femmes et les jeunes filles, cibles de jets d’acide sur le visage. Tous les doigts pointent sur les milices paramilitaires du régime Ansar-Hezbollah et le Bassidj, deux ramassis de psychopathes et de voyous en tout genre.
Le père d’une victime explique que toutes ses démarches pour faire avancer le dossier de l’agression de sa fille se sont heurtées à un mur. Or ces agressions à à la chaine terrorisent toute la population féminine de la ville.
Un site de couleur local, Zendegui Salem (une vie saine) publiait le 19 octobre que vers les 11h du matin, un motard dans la rue Cheikh Sadough a jeté de l’acide sur trois jeunes filles. L’une d’entre elles touché au thorax est morte asphyxiée lors e son transport à l’hôpital, avec les deux autres, conduites aux urgences.
Une jeune femme raconte: alors que je marchais avec mon père vers la rue Mardavidj, j’ai vu un grand attroupement. J’ai d’abord pensé à un accident. Mais en m’approchant, j’ai vu des agents de sécurité et un véhicule des urgences qui ont déclaré que trois jeunes filles avaient été victimes d’agression à l’acide. Ils ont ajouté que lors du transport à l’hôpital, ils avaient vu que l’acide avait touché l’une d’entre elle à la poitrine et qu’elle était décédée. Les deux autres ont été touchées au visage et aux mains.
Depuis, mon père ne m’autorise plus à aller l’université. La peur s’est emparée de ma famille et je préfère rester à la maison plutôt que d’étudier pour le moment.
Ces jets d’acide font depuis quelques jours la une de toute la presse locale de cette province iranienne. Jusqu’à présent le nombre de victimes s’élève à 14.
Beaucoup de femmes à Ispahan refusent désormais de prendre le volant ou si y elles sont obligées, elles élaborent un vrai parcours du combattant. Dans tous les lieux historiques de la ville, les gens s’aventurent avec une grande prudence.
Une personne raconte : Hier soir, il y a eu un accident entre une voiture et un motard dans la rue Mehrdad. Et ça a été la 4e agression à l’acide. Les gens ont retrouvé des hommes avec des batteries pleines d’acide et des heurts ont éclaté. Ils ont emmené ces hommes au poste de police local mais aucune nouvelle n’a filtré sur ce qu’ils sont devenus. Et ce matin, on a vu dans la rue un autre motard à l’acide. Mais les autorités n’ont rien dit à ce sujet.