CSDHI : e mois-ci, les mollahs au pouvoir en Iran ont comme toujours focaliser leurs efforts pour éliminer les femmes et les entraver afin de ne leur laisser aucune autre solution que la dépression et le suicide. Le 30 septembre 2014, une Kurde de 27 ans, nommée Zeinab Jalali, s’est suicidée dans la ville de Khoy en raison de la pression de la pauvreté et des problèmes sociaux.
Les mariages obligatoires pour les filles sont une méthode très courante pour détruire leur avenir. L’agence de presse officielle ISNA a rapporté que de mars 2013 à mars 2014, il y a eu trois cas de mariages de jeunes filles de moins de dix ans et 4488 cas enregistrés de moins de 15 ans qui ont été mariées dans la province d’Azerbaïdjan de l’Est. Ces mariages entrainent des complications pour les femmes en Iran. Les statistiques montrent que 35 % des malades du sida en 2012 étaient des femmes et 11 % des personnes âgées de 15 à 24 ans atteintes du sida sont aussi des femmes. Zahra Saï, directrice générale des affaires féminines à la municipalité de Téhéran a déclaré : « Actuellement, plus de 12 % des familles sont dirigés par des mères célibataires ». Malgré ce nombre de mères célibataires, le conseiller du Ministre de l’Industrie, des Mines et du Commerce dans le domaine des affaires des femmes à Ispahan a estimé que « à la Chambre de commerce de Téhéran, sur 400 détenteurs de cartes de commerce, 9 sont des femmes, et cela montre une très faible présence des femmes dans le secteur du commerce et de la production. 90 % des ouvriers du tapis sont des femmes, mais leur part économique au cycle financier de ce secteur est inférieure à 5 % ».
Bien sûr, c’est ancré dans la conception misogyne du régime. Le directeur général de la propagande islamiste dans la province d’Ardebil a qualifié les femmes éduquées et occupant des emplois spécifiques comme une menace.
La question du hijab est utilisée partout comme un prétexte pour humilier les femmes. Le 28 septembre dernier, les autorités de l’université Azad de Téhéran ont renvoyé trois étudiantes pendant une certaine période parce qu’elles portaient des manteaux sur le campus, au lieu de tchador. À l’université de Chouchtar, le port du tchador est devenu obligatoire pour les filles.
Cela s’applique même aux touristes. Le 28 septembre, un groupe d’étrangers étaient assis dans un bus devant l’hôtel Amir Kabir de la ville de Kachan quand ils ont vu des agents entrer dans le bus et intimer l’ordre aux passagères de porter leurs foulards selon le code vestimentaire obligatoire.
Discrimination à l’égard des femmes
La discrimination à l’égard des femmes est inscrite dans les lois des mollahs. Un certain nombre de députés du régime ont présenté un projet de loi punissant les femmes qui ne respectent pas le code vestimentaire, à payer une amende en espèces de 2 à 10 millions de rials. En outre, si les femmes travaillant dans des bureaux ne respectent pas le code, des amendes seront directement prélevées sur leur salaire.
La discrimination des femmes est également appliquée dans d’autres domaines. L’imam du vendredi de Machad a déclaré : « Les femmes qui chantent en soliste et jouent de la musique sont des ennemis de l’islam et de nos institutions ». Sur la base de ces propos, le groupe de musique « Erfan » qui s’était rendu à Ispahan pour y donner un concert a été contraint de faire son concert sans ses artistes féminines qui ont été interdites de jouer. Ils ont annulé tous leurs concerts prévus par la suite.
Les protestations des femmes
Après les agressions criminelles à l’acide à Ispahan et dans d’autres villes en Iran, les femmes sont montées en première ligne des manifestations. Le 22 octobre 2014, plus de 2.000 manifestants se sont rassemblés devant le tribunal d’Ispahan tandis qu’une foule s’est aussi rassemblée devant le parlement du régime à Téhéran :
«Mort au Daech iranien », « Vous êtes pire que Daech », « Mort aux agresseurs à l’acide », « Pas de hijab sous la contrainte », « Avec le hijab, sans le hijab, nous ne voulons pas d’attaques à l’acide », «Les femmes ont-elles droit à la sécurité ? Les attaques à l’acide sont des crimes », « annulez les lois contre les femmes » et « N’ayez pas peur, n’ayez pas peur, nous sommes tous ensemble ».
Comme toujours les forces répressives ont répondu aux manifestants à coups de matraques et d’arrestations. Ils ont arrêté plus de 50 jeunes et les ont transférés vers un lieu inconnu. L’arrestation de femmes a soulevé des protestations extrêmes et des slogans scandés de la foule.
Après les rassemblements du 22 octobre, de nombreux appels à manifester à Téhéran et ailleurs le 25 octobre 2014, ont été postés dans les médias sociaux. Le régime des mollahs a exécuté Reyhaneh Jabbari à l’aube le même jour, dans le but de créer un climat de peur, pour menacer les femmes. Les éléments du régime ont aussi largement posté des messages déclarant : « Chers citoyens, sur la base de l’article 499 du Code pénal islamique, l’organisation de rassemblements illégaux est considérée comme un crime », essayant de faire taire les protestations. Cependant, cela n’a eu aucun effet de persuasion et les rassemblements se sont déroulés comme prévu, avec encore plus de colère à Téhéran, Ispahan, Machad, Rahht, Ahwaz, Chahrekord et Saghez. Les protestations ont été menées en présence de nombreuses femmes et cela a conduit à des affrontements et des bagarres dans certaines villes. Les manifestations publiques dans Saghez contre les attaques à l’acide se sont transformées en protestations contre Khamenei, et les gens scandaient « A bas le dictateur », en visant le plus haut dirigeant du régime.