CSDHI – Jugées « mal-voilées », douze avocates ont été privées de manière totalement arbitraire de leur droit d’exercer. C’est leur tribune de protestation qui vient de rendre l’affaire publique le 26 mai.
Intervenue le 17 mars dans une circulaire frappée du sceau « confidentiel », cette interdiction a été envoyée au «commandement 635 » le 4 avril avec la note suivante : «annonce à l’ensemble des unités affiliées » et au reste des directions du parquet de Téhéran.
Dans cette circulaire « confidentielle », affichée à l’entrée de l’unité 25 du parquet il est écrit : « En raison du non respect du code vestimentaire religieux et d’un maquillage voyant, l’interdiction touchant les avocates (suivie des noms) d’entrer dans l’ensemble des lieux et unités judiciaires du parquet général de la province de Téhéran, entre en vigueur »
Ces avocates ont publié une tribune libre de protestation, dénonçant un ordre illégal qui les prive de leur droit d’exercer, mais qui prive aussi leurs clients du droit d’être défendus. Elles regrettent que le barreau n’ait pas réagi à cette mesure et n’ait pas protesté.
Juger la tenue vestimentaire n’entre pas dans le cadre des fonctions légales des services de sécurité et du renseignement de l’appareil judiciaire, relèvent-elles. Ces services se substituent à un tribunal et prononcent un verdict sans examen des charges, dénoncent-elles.
Elles demandent l’annulation immédiate de cette mesure et appelle la direction du barreau à se bouger et à leur apporter son soutien.