TEHERAN, 12 mars 2007 (AFP) – Inspirée par l'histoire perse, une exposition-vente de mode féminine dans la capitale iranienne veut convaincre la Téhéranaise de privilégier son héritage national dans ses choix vestimentaires, en résistant aux sirènes du style occidental.
Les tissus et motifs puisent dans l'empire Achéménide, il y a plus de 2.500 ans, jusqu'à la monarchie Qdjr du début 20e, dans cette exposition coïncidant avec la volonté de l'Etat de promouvoir une mode "iranienne" conforme au code vestimentaire islamique.
Montée par l'Organisation de l'héritage culturel, la manifestation accueille le visiteur avec des mannequins disposés dans l'ancien palais impérial de Sadabad, vêtus de tenues colorées et largement inspirées des minorités ethniques kurde du nord et baloutche du sud-est.
"Nous voulons ressusciter l'ancienne tradition de tissage et de motifs iraniens en les adaptant aux besoins du monde moderne", explique Babak Torabi, représentant une maison de couture.
Il souligne la difficulté de trouver des modèles "car il n'y a pas beaucoup d'ouvrages sur les vêtements portés il y a plusieurs siècles".
Et il juge indispensable un "soutien du gouvernement pour promouvoir cette mode et la rendre bon marché".
La révolution islamique de 1979 a imposé un code vestimentaire obligeant les femmes à ne laisser découverts que leurs mains et leur visage, et à dissimuler leurs formes féminines.
Mais cette règle a été lentement battue en brèche ces dernières années, principalement dans les grandes villes, par des jeunes femmes laissant glisser leur foulard sur leur chevelure et portant des manteaux courts et cintrés à la taille.
A Téhéran, des tenues ouvertement occidentales tranchent toujours plus franchement avec le traditionnel tchador noir, qui couvre la femme des pieds à la tête sous un seul voile opaque.
Le parlement conservateur a tenté une contre-attaque en douceur, en annonçant le soutien du gouvernement à une mode mêlant le respect du code islamique à la célébration de l'héritage culturel persan.