TEHERAN, 12 mars 2007 (AFP) – Deux féministes iraniennes de premier plan resteront en prison un mois, après leur interpellation dans une manifestation, a indiqué lundi leur avocate à l'AFP.
"Shadi Sadr et Mahboubeh Abbas Gholizadeh ont reçues un ordre de détention temporaire d'un mois", a dit Me Farideh Gheyrat.
Mahboubeh Abbas Gholizadeh et Shadi Sadr
Les deux militantes avaient été interpellées le 4 mars avec 31 autres femmes, libérées depuis, lors d'une manifestation de soutien à cinq féministes poursuivis en justice.
Ces dernières avaient participé à une manifestation, en juin dernier, contre les lois "discriminatoires" touchant les femmes iraniennes.
Selon Me Gheyrat, ses "clientes outre la +perturbation de l'ordre public+ sont sous le coup de deux autres chefs d'inculpation qui ne (lui ont) pas été révélés".
"La détention provisoire ne devrait être ordonnée que lorsqu'une enquête n'a pas abouti ou s'il y a des risques de fuite de l'accusé ou de destruction de preuves", a-t-elle estimé.
"Il n'y a aucun risque de ce genre dans le cas de mes clientes", a-t-elle ajouté.
Shadi Sadr est une avocate spécialisée dans la défense des droits des femmes et Abbas Gholizadeh est une journaliste et militante emprisonnée un mois en 2004, dans le cadre d'une vague de répression contre les journalistes travaillant sur internet.
Les militantes féministes ont multiplié les actions ces dernières années pour obtenir des modifications de la loi islamique, en vigueur en Iran, dans le sens d'une plus grande égalité entre les femmes et les hommes.