Le département d'État américain a accusé mardi l'Iran d'être une plaque tournante du trafic d'êtres humains.
Le rapport annuel 2007 du département d'État sur le trafic d'êtres humains fait figurer l'Iran sur sa liste noire aux côtés de l'Algérie, la Guinée équatoriale, la Corée du Nord, le Soudan, le Bahreïn, Oman, la Syrie, la Birmanie, le Koweït, le Qatar, l'Ouzbékistan, Cuba, la Malaisie, l'Arabie Saoudite et le Venezuela.
«L'Iran est un pays source, de transit et de destination du trafic de femmes à des fins d'exploitation sexuelle commerciale et de servitude involontaire », selon le rapport.
« Les femmes font l'objet d'un trafic interne à des fins de prostitution involontaire et de mariages forcés dans le but de rembourser des dettes. Les enfants font l'objet d'un trafic interne en Afghanistan et depuis l'Afghanistan à des fins de mariages forcés, d'exploitation sexuelle commerciale et de servitude involontaire comme mendiants ou ouvriers.
D'après des sources non gouvernementales, un trafic de femmes et de jeunes filles iraniennes a lieu en destination du Pakistan, de la Turquie, du Qatar, du Koweït, des Émirats arabes unis, de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni à des fins d'exploitation sexuelle commerciale. Des sources des médias rapportent que 54 Iraniennes âgées entre 16 et 25 ans sont vendues chaque jour au Pakistan à des fins d'exploitation sexuelle commerciale.
Le gouvernement d'Iran ne respecte pas totalement les règles de base pour l'élimination du trafic et ne fait pas d'efforts suffisants dans ce sens. Des sources crédibles indiquent que les autorités iraniennes punissent généralement les victimes de trafic en les passant à tabac, en les jetant en prison ou en les exécutant.
Des sources rapportent que le gouvernement iranien ne respecte pas les règles de base pour la protection des victimes de trafic et les poursuit en justice et, dans certains cas, exécute ces personnes pour offenses à la morale résultant directement du fait qu'elles étaient victimes de ce trafic.
Le gouvernement d'Iran n'a rien fait pour améliorer la protection des victimes de trafic cette année. Le gouvernement condamnerait les victimes pour actes illicites commis du fait qu'elles étaient victimes de ce trafic ; par exemple, les victimes seraient arrêtées et châtiées pour violation des règles morales, telles que l'adultère, défini comme des relations sexuelles en-dehors du mariage. Bien que l'on ne sache pas exactement combien de victimes subissent de tels châtiments pour des actes résultant directement de leur expérience en tant que victimes de trafic, des enfants victimes de trafic sexuel auraient été exécutés pour prétendus crimes de prostitution ou d'adultère.
Le gouvernement dirige 28 ‘maisons de santé' fondées par l'Association d'assistance sociale de l'État qui viennent en aide aux jeunes filles non mariées qui ont fui leur foyer et qui risquent de devenir victimes de trafic. Cependant, ces filles subissent des abus sexuels dans ces foyers, même par des membres du personnel du centre ou d'autres responsables au gouvernement. Le gouvernement d'Iran doit prendre des mesures immédiates et significatives pour empêcher que les victimes de trafic soient condamnées et doit renforcer les services de protection destinés aux victimes », affirme le rapport.