AFP - Des personnalités iraniennes soutenant la pétition pour l'égalité des droits des femmes et des hommes en Iran ont fait part lundi de leur espoir que cette campagne finisse par changer les mentalités sur le sujet.
"Nous pouvons changer les idées des gens, mais pour cela nous avons besoin d'un accès à ces derniers", a expliqué la poétesse Simin Behbahani, une des premières signataires de la pétition, lancée le 26 août 2006.
La campagne est née après la dispersion brutale deux mois plus tôt d'une manifestation à Téhéran de femmes demandant l'égalité des droits avec les hommes.
Les organisateurs de la pétition se sont refusés à donner le chiffre de signatures obtenues, arguant du fait que la campagne s'étendait à l'échelle du pays.
"Nous avons 500 à 600 militants chargés de récolter ces signatures, sur la base du volontariat", a dit Somayeh, une de ces volontaires, qui a souhaité conserver l'anonymat.
Deux militantes, Nasim Sarabandi et Fatemeh Dehdashti, ont été condamnées le 12 août à des peines de six mois de prison avec sursis pour actions contre l'Etat par diffusion de propagande.
Elles avaient été arrêtées en janvier, selon les organisateurs de la campagne, alors qu'elles collectaient des signatures dans le métro.
"Les femmes sont davantage prêtes à résister que les hommes parce qu'elles sont davantage opprimées", a dit l'écrivain et philosophe Babak Ahmadi.
Selon lui, il faudra "de nombreuses années avant de changer complètement les mentalités, mais le mouvement progresse, et beaucoup de jeunes hommes signent la pétition".
La loi en Iran, basée sur la charia (loi islamique), est jugée discriminatoire par les Iraniennes.
Ainsi le témoignage de l'une d'elle devant la justice vaut la moitié de celui d'un homme. Pareillement, en matière de succession, les femmes reçoivent moitié moins que les hommes, et en matière criminelle elles sont jugées responsables dès l'ge de neuf ans, contre 15 ans pour un garçon