AFP, Téhéran, 19 avril – Huit étudiants iraniens ont été condamnés à la prison avec sursis pour insulte au président Mohammad Khatami et atteinte à la sécurité nationale, a indiqué mardi à l'AFP le principal syndicat étudiant réformateur.
Quatre étudiants de la province de Sistan-Balouchistan (sud-est) viennent d'être condamnés à un an de prison avec sursis et quatre autres de l'université Sahand de Tabriz (nord-ouest) à un total de 99 mois, également avec sursis et un an d'interdiction des cours, a déclaré à l'AFP Abdollah Momeni, chef du Bureau de la consolidation de l'unité (BCU).
Il n'a pas fourni plus de précision sur les faits imputés aux huit étudiants.
Mais, a-t-il dit, "nous assistons depuis un mois à un surcroît de pressions sur les universités, ce qui crée un climat politique très lourd avant la présidentielle" du 17 juin.
L'une des figures du BCU, Saïd Habibi, vient par ailleurs d'être arrêté, a rapporté la presse iranienne.
"Saïd Habibi a été convoqué au tribunal de Zanjan (centre) après un discours prononcé à l'université de la ville (le 7 décembre 2004) et accusé de trouble à l'ordre public, atteinte à la sécurité nationale et tentative de renverser le régime", a déclaré sa femme Parvaneh Vahid-Manesh, citée par le quotidien Shargh.
"Depuis qu'il s'est rendu à Zanjan, je n'ai plus de nouvelles de lui", a-t-elle dit.
Les étudiants, le fer de lance de la revendication politique, ont joué un rôle primordial dans la victoire de Mohammad Khatami aux présidentielles de 1997 et 2001 et des réformateurs aux législatives de 2000. Les candidats réformateurs comptent encore sur eux pour la présidentielle du 17 juin, même si la mobilisation politique passe pour affaiblie dans les universités.