AFP: L’Union européenne a décidé lundi de sanctionner les auteurs de violations des droits de l’Homme en Iran, à l’instar des Etats-Unis, et compte introduire « rapidement » des mesures ciblées à leur encontre, a indiqué à l’AFP une source diplomatique.
AFP: L’Union européenne a décidé lundi de sanctionner les auteurs de violations des droits de l’Homme en Iran, à l’instar des Etats-Unis, et compte introduire « rapidement » des mesures ciblées à leur encontre, a indiqué à l’AFP une source diplomatique.
Dans une déclaration adoptée par les ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles, l’UE promet « d’introduire rapidement des mesures restrictives ciblées contre ceux qui sont responsables de graves violations des droits de l’Homme » en Iran.
Cette décision de principe ouvre la voie à l’élaboration, par des experts européens, d’une liste d’auteurs de violations des droits de l’Homme.
L’UE se dit « profondément préoccupée du fait que la situation des droits de l’Homme continue à se détériorer » en Iran.
Et de citer « l’augmentation importante des exécutions ces derniers mois et la répression systématique à l’encontre de citoyens iraniens, parmi lesquels des défenseurs des droits de l’Homme, des avocats, des journalistes, des militants des droits de la femme, des bloggeurs, des personnes appartenant à des minorités ethniques et religieuses et des membres de l’opposition ».
L’UE appelle les autorités iraniennes à « respecter leurs engagements internationaux en matière de droits de l’Homme » et en particulier à « libérer immédiatement tous les prisonniers politiques et à cesser les exécutions ».
L’Iran est déjà cible de plusieurs trains de sanctions de l’UE du fait de son programme nucléaire.
En juillet 2010, les Européens avaient notamment adopté une palette de mesures transposant et allant au-delà de celles adoptées le 9 juin à l’ONU, du fait du refus de l’Iran de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, derrière lesquelles l’Occident voit les prémices de l’arme atomique. Ce que Téhéran nie.
Les Etats-Unis pressaient depuis longtemps les Européens à leur emboîter le pas sur le terrain des droits de l’Homme.
Fin septembre 2010, Washington avait sévi contre huit dirigeants iraniens qu’il accuse d’être responsables de violations « graves » des droits de l’homme à l’occasion de l’élection présidentielle de 2009 en Iran.
Parmi ces personnalités, dont plusieurs ministres et anciens ministres, figurent Mohammad Ali Jafari, chef des Gardiens de la Révolution, et Saïd Mortazevi, ancien procureur général de Téhéran.
Les Européens ont également décidé « d’augmenter leurs efforts » en vue d’améliorer la situation des droits de l’Homme par des mesures positives.
« L’UE continuera à s’exprimer en faveur d’individus et d’organisations de la société civile qui défendent les droits de l’Homme dont devraient profiter tous les Iraniens », dit le texte adopté lundi.
L’UE se dit aussi « prête à discuter des questions de droits de l’Homme avec les autorités iraniennes et à conserver des voies de communication ouvertes à cette fin ».
La prix Nobel de la Paix, Shirin Ebadi, a indiqué récemment avoir demandé à l’UE de geler les fonds de 80 responsables iraniens et de leur interdire de fouler le sol européen.
Karim Lahidji, président de la Ligue iranienne des droits de l’homme et vice président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), a indiqué que la FIDH avait établi, « avec le soutien de Mme Ebadi », une « liste de 80 personnes, responsables de (la) politique de répression en Iran ».
« Depuis le dernier rapport à l’Assemblée générale (de l’ONU) du 15 décembre 2010, la situation des droits de l’homme en Iran a été marquée par une intensification de la répression des défenseurs des droits de l’homme, des militants pour les droits des femmes, des journalistes et des opposants au gouvernement », indique un document publié la semaine dernière par l’ONU.