CSDHI – Des semaines après son arrestation le 1er septembre 2021, puis sa libération temporaire, le Bahaï iranien Arsalan Yazdani et sa famille continuent de subir des menaces et des pressions de la part du ministère iranien du renseignement. Il a libéré Yazdani au bout de 45 jours après avoir payé une caution d’un milliard de toman, le 16 octobre 2021. Les charges retenues contre lui n’ont pas encore été annoncées.
Nouvelle convocation du Bahaï iranien le 7 décembre
Le 7 décembre, le procureur de son affaire a convoqué Yazdani pour récupérer ses biens confisqués et il a également menacé de le réarrêter. Il a également convoqué la femme de Yazdani, Samira Ebrahimi, pour l’interroger.
À 7 h 30, le 7 décembre, le Bahaï iranien a reçu un appel téléphonique lui demandant de se rendre à la branche 2 du tribunal pour récupérer les objets confisqués lors de sa première arrestation. Lors de cette visite chez le procureur, Yazdani a vu que son interrogateur pendant sa détention était également présent. L’interrogateur a demandé à Yazdani de se rendre dans une autre pièce.
Nouvel interrogatoire, nouvelles menaces
L’interrogateur a alors commencé à poser des questions. Puis, il a donné à Yazdani du papier pour écrire et signer une déclaration. Yazdani a protesté contre cela, disant qu’on l’avait convoqué pour récupérer ses affaires, et non pour un nouvel interrogatoire. Yazdani, le Bahaï iranien a ajouté que cette forme d’interrogatoire était illégale. Si les autorités voulaient l’interroger à nouveau, elles devaient lui envoyer une convocation écrite.
L’interrogateur a ensuite menacé Yazdani d’une nouvelle arrestation pour avoir réactivé sa page Instagram et pour avoir posté sur le compte. Yazdani a déclaré que le graphique qu’il avait posté était lié à ses croyances religieuses, que ces croyances faisaient partie de son identité et qu’il ne pouvait pas nier son identité. L’interrogateur de Yazdani lui a finalement rendu ses affaires, dont son passeport, une carte SIM, un contrat, une plainte pour vol, une boîte pour un iPad, des cartes de visite et d’autres articles.
Le Bahaï iranien, Yazdani, a ensuite demandé que d’autres objets, tels qu’un ordinateur portable et un iPad, lui soient également rendus. L’interrogateur lui a dit de ne pas se plaindre et que, s’il ne voulait pas ce qui lui avait été rendu, il pouvait les reprendre à nouveau.
L’épouse du Bahaï iranien est convoquée à son tour
Vers midi le 7 décembre, une heure après le retour d’Arsalan Yazdani, la famille a reçu une convocation du tribunal révolutionnaire pour Samira Ebrahimi, l’épouse de Yazandi, lui ordonnant de se présenter à la branche 2 du tribunal révolutionnaire public de Téhéran pour répondre aux questions concernant des accusations portées contre elle.
L’affaire contre Samira Ebrahimi a également débuté le 1er septembre 2021, le même jour que l’arrestation d’Arsalan Yazdani. Une femme voilée, agent de sécurité, est entrée de force au domicile des Yazdani, déclarant qu’une plainte avait été déposée contre Samira Ebrahimi. Dix autres agents sont également entrés dans la propriété. Les agents ont montré un mandat d’arrêt. Ils ont commencé à fouiller le domicile, ainsi que le lieu de travail, l’entrepôt et la voiture de Yazdani. Après une fouille approfondie du domicile, les agents ont confisqué des objets appartenant à Yazdani, Ebrahimi et leurs jeunes enfants. Notamment des ordinateurs portables, des téléphones et des livres religieux, et ont arrêté Arsalan Yazdani.
Puis, c’est au tour de la mère d’Arsalan Yazdani
La mère d’Arsalan Yazdani, Saeedeh Khozouei, a également reçu la visite d’agents de sécurité le 30 septembre. Les agents ont fouillé son domicile. Ils ont confisqué des effets personnels tels que des ordinateurs portables, des téléphones et des photographies. Ils ont convoqué cette citoyenne bahaïe pour un interrogatoire. Khozouei a été convoquée au tribunal Shahid Moghadas de la prison d’Evine le 5 octobre. Puis, ils l’ont libérée après son interrogatoire.
On ne sait pas pourquoi la convocation de Samira Ebrahimi a lieu à ce moment-là. La dispute d’Arsalan Yazdani avec l’interrogateur, alors qu’il rassemblait ses affaires, a-t-elle entraîné l’envoi de la convocation de sa femme pour faire pression sur lui après son départ ? Ou bien la convocation avait-elle déjà été envoyée ? A-t-elle simplement coïncidé avec la visite de Yazdani au palais de justice ?
L’interrogatoire de la mère de Yazdani – qui avait été convoquée pour faire pression sur lui – suggère que Samira Ebrahimi pourrait maintenant être interrogée pour atteindre le même objectif.
Source : Iran Press Watch