CSDHI – Deux militantes des droits des femmes, Yasaman Aryani et sa mère, Monireh Arabshahi, sont privées de congé médical.
Des militantes des droits de femmes privées de congé médical
Pourtant, Monireh a besoin de soins médicaux continus. Le régime a condamné ces femmes à cinq ans et demi de prison pour leur opposition à la politique du régime iranien à propos du port obligatoire du hijab.
Farzad Aryani, le mari de Monireh et le père de Yasaman, a déclaré : « Ma femme et ma fille n’ont pas détourné d’argent, ni commis de meurtre. Elles se sont exprimées de la meilleure façon qui soit en offrant des fleurs [aux femmes à l’occasion de la Journée internationale de la femme]. Elles ne doivent pas être privées de leur droit à bénéficier d’un congé médical. »
Les forces de sécurité ont initialement arrêté Monireh et Yasaman en avril 2019. Puis elles les ont emprisonnées à la prison de Qarchak, à Téhéran. En août 2019, on les a transférées dans la tristement célèbre prison d’Evine, avant d’être ensuite envoyées en exil dans la prison de Kachouii à Karaj en octobre 2020.
Les droits des prisonnières ne sont pas respectées
Farzad Aryani, le père de Yasaman, a publié un enregistrement audio sur les médias sociaux, dans lequel il déclare : « Pourquoi les droits des prisonniers, y compris ceux de ma femme et de ma fille, ne sont pas respectés ? ».
Monireh Arabshahi est tombée malade pour la première fois en décembre 2020, souffrant d’une inflammation de la gorge et ayant des difficultés à respirer. Les médecins de la prison ont recommandé qu’elle se rende à l’hôpital pour passer un scanner des glandes thyroïdes afin d’évaluer la situation. Mais les autorités pénitentiaires lui ont refusé cela.
Elle a finalement obtenu un congé médical au début du mois de mai 2021 après avoir payé une caution de 500 millions de tomans. Après une opération de la glande thyroïde, elle est retournée à la prison de Kachouii le 23 juillet, avant d’être renvoyée à l’hôpital la semaine suivante après que son état de santé s’est détérioré. Cependant, elle a été contrainte de retourner en prison sans recevoir de traitement.
Les autorités lui ont accordé un nouveau congé médical le 4 août, jusqu’en octobre, pour qu’elle puisse poursuivre son traitement. Or, elles l’ont de nouveau renvoyée en prison sans avoir terminé son traitement.
Yasaman Aryani privée de congé médical pour s’occuper de sa mère
Les efforts déployés pour obtenir un congé médical pour Yasaman Aryani afin qu’elle puisse s’occuper de sa mère malade n’ont pas abouti.
Le régime iranien a souvent eu recours à la méthode consistant à torturer les prisonniers politiques en les privant d’un traitement médical dont ils ont désespérément besoin. Cette méthode s’est aggravée dans le cas de la pandémie de la Covid-19. En effet, les autorités iraniennes ont laissé les prisonniers infectés par le virus sans surveillance dans des zones de quarantaine contaminées et non conformes aux normes.
Dans l’enregistrement audio de Farzad Aryani, il explique comment, au cours des deux dernières années et des sept derniers mois, sa femme n’a bénéficié que de quelques jours de congé médical pour subir une opération de la thyroïde. De même pour sa fille qui devait subir une opération dentaire. Il a raconté que les autorités pénitentiaires avaient dit à Monireh et Yasaman qu’ils ne méritaient pas de bénéficier d’un congé de prison parce qu’ils étaient des militants.
Il a déclaré : « Les prisonniers politiques sont emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions ou défendu les droits des gens. Même les prisonniers détenus pour des affaires de drogue ou de meurtre bénéficient de congés médicaux. Cependant, les autorités pénitentiaires ne permettent pas aux [prisonniers politiques] de jouir de leur droit à un congé médical. »
Source : Iran Focus (site anglais)