Le Parlement européen a condamné l'exécution imminente de 11 Arabes ahwazis par le régime iranien dans une motion soutenue par tous les groupes politiques.
Cette motion met l'accent sur la discrimination du régime iranien envers les minorités ethniques, en particulier les Arabes ahwazis qui sont « chassés de leurs villages », selon les déclarations de Miloon Kothari, Rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à un logement convenable, « pendant que d'autres sont placés en détention ou condamnés à mort ».
La motion « condamne le manque de respect actuel envers les droits des minorités et exige que les minorités soient en mesure d'exercer les droits qui leur sont accordés par la Constitution iranienne et la loi internationale » et « appelle les autorités à cesser toutes formes de discrimination basée sur la religion ou l'appartenance à un groupe ethnique ou contre les personnes membres de groupes minoritaires, tels que les Kurdes, les Azéris, les Arabes et les Baloutches ».
De plus, la motion « appelle les autorités iraniennes à annuler immédiatement l'exécution imminente des Arabes Suleymani, Abdulreza Sanawati Zergani, Qasem Salamat, Mohammad Jaab Pour, Abdulamir Farjallah Jaab, Alireza Asakreh, Majed Alboghubaish, Khalaf Derhab Khudayrawi, Malek Banitamim, Sa'id Saki et Abdullah Al-Mansouri ».
Cette condamnation a été votée par les Conservateurs, les Socialistes, les Verts, les Libéraux Démocrates, les Radicaux et les Communistes, représentant un échantillon complet de l'opinion politique en Europe. Les eurodéputés britanniques des Verts Caroline Lucas et Jean Lambert ont renvoyé la question des droits des Arabes ahwazis devant le Parlement européen et ont fermement condamné la persécution violente des minorités par le régime iranien.
La censure unanime par le Parlement européen du traitement des minorités par le régime d'Iran aura un impact majeur sur les relations entre l'UE et l'Iran. Les exécutions massives d'Arabes ahwazis ont attiré l'attention sur le racisme violent du régime, la campagne pour stopper les exécutions prenant de l'ampleur. Le gouvernement finlandais, qui détient actuellement la présidence rotative de l'UE, se serait préparé à prendre en charge le dossier des exécutions des Ahwazis en s'adressant directement au gouvernement iranien au nom de l'UE.
La campagne au Royaume-Uni est intense. William Hague, ministre des Affaires étrangères de l'opposition et ancien leader du Parti conservateur, a rencontré les hauts responsables du bureau des Affaires étrangères hier pour faire part des inquiétudes concernant l'exécution d'Arabes ahwazis. Son bureau a déclaré à la British Ahwazi Friendship Society que les dirigeants « l'avaient assuré qu'ils prenaient cette affaire au sérieux et que le ministère s'adressait régulièrement au gouvernement iranien au sujet des condamnations à mort dans le pays. M. Hague pense qu'il est important qu'une condamnation internationale de cette affaire soit entendue à Téhéran ; il va suivre le dossier avec attention ».
Le député travailliste Chris Bryant, critique de longue date de la situation atroce des droits humains en Iran, se prépare à déposer une Early Day Motion au parlement britannique qui condamnerait l'exécution massive d'Ahwazis en Iran.