La justice iranienne a confirmé la condamnation à cinq ans de prison du responsable du syndicat des conducteurs d'autobus de Téhéran, Mansour Ossalou, arrêté à la suite de mouvements sociaux, a rapporté mardi l'agence Isna.
"Le tribunal d'appel de la province de Téhéran a confirmé la peine de cinq ans de prison" de Mansour Ossalou, a déclaré son avocat, Parviz Khorshid.
"Il purge sa peine à la prison d'Evine" (nord de Téhéran), a-t-il ajouté.
M. Ossalou, incarcéré depuis juillet dans cette prison, avait été condamné à quatre ans de prison pour action contre la sécurité nationale et un an de prison pour propagande contre le régime islamique. Il était accusé d'avoir tenté de créer un syndicat illégal et d'avoir distribué des tracts hostiles au régime.
Par ailleurs, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné à deux ans de prison un autre responsable du syndicat, Ebrahim Madadi, pour "action contre la sécurité nationale". Il avait été arrêté le 9 août dernier avec quatre autres syndicalistes devant la maison de M. Ossalou, où il s'était rendu pour voir la famille du dirigeant emprisonné.
Les conducteurs d'autobus de Téhéran ont mené plusieurs mouvements pour protester contre leurs bas salaires et leurs conditions de vie.
L'annonce de ces condamnations intervient alors qu'une délégation de l'Organisation internationale du travail (OIT) se trouve à Téhéran et a critiqué "les lois discriminatoires favorables au gouvernement", a rapporté le quotidien économique Sarmayeh.
Les membres de cette délégation ont notamment demandé une modification de la législation pour assurer "la liberté syndicale qui est le droit des employeurs et des travailleurs".
"Ce qui est important, c'est que le gouvernement iranien modifie ses lois pour qu'elles soient conformes aux règles de l'OIT.
Depuis des années, nous discutons avec l'Iran pour qu'il autorise les associations des travailleurs et des patrons", a déclaré Cleopatra Doumbia-Henry, qui dirige la délégation de l'OIT.
Elle a par ailleurs demandé que l'Iran réduise la "grande discrimination des femmes au travail par rapport aux hommes".
(AFP)