CSDHI – Le journal Le Monde fait paraitre une série de témoignages sur les manifestants actuels qui ont dû eux aussi fuir le pays, comme dans les années 1980, par les même routes, dans les même conditions, pour les mêmes raisons: la liberté d'expression, la quête de la démocratie et de la liberté tout court. Avec cette différence que dans les années 80 la dictature religieuse s'installait dans le massacre et la violence. Cette fois, c'est sa chute qui se passe à grand fracas.
"Nous avons traversé la frontière irano-turque à pied, avec les contrebandiers kurdes, raconte-t-il. Nous sommes passés par les montagnes, avec des ânes chargés de bidons d'essence. J'ai payé 2 000 dollars pour arriver à Van." Un mois après son arrivée en Turquie, il craint toujours pour sa sécurité.
"Le régime a transformé le cerveau des gens, dit-il. Ma propre mère ne croyait pas à ce qui se passait, il a fallu que je lui montre mes photos." "Les policiers poursuivaient les gens dans les cours, témoigne Javad. Un jour, les combats se sont portés devant l'agence Isna News. Une femme cherchait à s'y réfugier mais a été coincée contre une grille. Les bassidjis la frappaient avec des matraques électriques."
"Ils veulent m'arrêter", dit-il. La situation devient dangereuse, les autorités cherchent tous ceux qui ont eu des contacts avec des médias étrangers. Tous les soirs, Delbar va dormir chez des amis différents. Elle est en Turquie depuis sept mois mais ne se sent toujours pas en sécurité.
à lire : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/02/08/iran-les-voix-de-l-exil_1302683_3218.html