CSDHI – Mahmoud Hashemi Shahroudi, religieux de haut rang en Iran et chef du pouvoir judiciaire, est décédé lundi à l’âge de 70 ans des suites d’une longue maladie, ont annoncé les médias officiels.
Shahroudi était à la tête du Conseil d’expertise depuis l’an dernier et membre du Conseil des gardiens composé de 12 membres.
Shahroudi a été nommé par Khamenei en 2017 à la tête du Conseil d’expertise, un organe destiné à résoudre les différends entre le Parlement et un organe de surveillance, le Conseil des gardiens.
Il était également le chef adjoint de l’Assemblée des experts, qui a le pouvoir de choisir le successeur du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei – une position à laquelle Shahroudi était lui-même occasionnellement lié.
Avant cela, Shahroudi a exercé les fonctions de chef du pouvoir judiciaire du régime iranien pendant 10 ans entre 1999 et 2009.
Durant cette période, Shahroudi mena une répression contre les dissidents, les militants et les réformistes. Dans un geste controversé, il a été à l’origine de l’accusation lancée en 2001 contre des législateurs réformistes malgré leur immunité parlementaire.
Son mandat s’est achevé par de nombreuses manifestations au sujet d’allégations de truquage lors de l’élection présidentielle de 2009, qui ont conduit à l’arrestation de milliers de personnes et à des allégations de mauvais traitements infligés aux prisonniers.
Mahmoud Hashemi Shahroudi était responsable des tribunaux révolutionnaires islamiques qui ont envoyé de nombreux militants des droits humains, avocats de la défense, journalistes, blogueurs, dissidents politiques et minorités religieuses dans les célèbres prisons d’Iran où ils subissaient des tortures, viols et étaient assassinés.
Il a également été le premier chef du Conseil suprême islamique de l’Irak, un groupe de milices que le régime iranien a fondé après la révolution de 1979 pour poursuivre ses objectifs expansionnistes en Irak. Le Conseil a joué un rôle actif dans la conduite d’attaques terroristes en Iraq.
Selon certaines rumeurs, Ali Khamenei, le Guide suprême du régime iranien, préparait Shahroudi à devenir son successeur. En 2011, Khamenei a nommé Shahroudi à la tête de la délégation suprême chargée de régler les différends entre les branches gouvernementales.
Plus tôt cette année, Shahroudi a été contraint de raccourcir son séjour dans une clinique de Hanovre en Allemagne après que des activistes l’aient référé devant des procureurs, citant ce qu’ils ont appelé son dossier de condamnations à mort.
Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), un groupe d’opposition exilé, a déclaré que ses « milliers » de condamnations à la peine capitale constituaient un crime contre l’humanité et a exhorté les procureurs allemands à ouvrir une enquête.
Mahmoud Hashemi Shahroudi est né à Najaf, en Irak, de parents iraniens. Dans les années 1970, il a été emprisonné et torturé par les forces de sécurité de Saddam Hussein en raison de ses activités politiques.
Il a déménagé en Iran après la révolution islamique en 1979 et a été promu à de hautes fonctions.
Source : Les droits de l’homme en Iran