CSDHI – Malgré la mobilisation internationale, l'Iranienne risque toujours la pendaison. Son avocat et sa famille appellent à la vigilance.
L'Iran a décidé de réviser la peine de mort par lapidation infligée à une Iranienne de 43 ans accusée d'adultère. Mais la condamnée est loin d'être tirée d'affaire. Si la mobilisation internationale a permis d'écarter la lapidation, l'accusée risque encore la pendaison. Pour avoir entretenu une "relation illégale" avec deux hommes après la mort de son mari, "Sakineh Mohammadi-Ashtiani a été condamnée à 90 coups de fouet par un tribunal et à la lapidation par un autre, le verdict est en cours de révision", a déclaré Mohammad Javad Larijani, chef du bureau des droits de l'Homme de la justice. Elle a reçu des coups de fouet conformément à sa sentence. Sa peine avait été confirmée en 2007 par la Cour suprême.
La pendaison, toujours envisageable
Le chef du bureau des droits de l'Homme de la justice n'a pas précisé quelle peine peut désormais être retenue contre elle. "La peine de lapidation existe dans la loi, mais les juges n'y ont recours que très rarement", a-t-il précisé. L'ambassade d'Iran à Londres, de son côté, laisse supposer qu'elle en sera pas lapidée. Dans un communiqué, elle ne précise cependant pas si la condamnée sera épargnée ou finalement exécutée par pendaison.
Sakineh Mohammadi Ashtiani, emprisonnée à Tabriz (nord-ouest) depuis 2006, dit avoir avoué un adultère sous la contrainte. Sa famille soutient qu'elle est innocente et qu'elle n'aurait pas bénéficié d'un procès équitable puisqu'elle ne comprenait pas la langue azérie, dans laquelle elle a été interrogée. Son avocat a indiqué vendredi dernier "ne pas avoir été informé d'un arrêt de l'application de la peine". "Ma cliente se trouve toujours en prison", a-t-il précisé.
Les enfants de la condamnée ont mené une campagne internationale pour sa libération, qui "progresse bien", a déclaré son fils Sajad au Guardian ce jeudi. "On m'a donné la permission de lui parler et elle est très reconnaissante aux gens du monde entier de la soutenir".
La campagne de soutien a été relayée par le Times qui a publié une lettre ouverte signée par plus de 80 personnalités. Les acteurs américains Robert de Niro et Robert Redford, l'actrice française Juliette Binoche et le philosophe Bernard-Henri Levy, figurent parmi les signataires.
Une quinzaine de personnes pourraient être lapidées en Iran, selon les chiffres des organisations internationales.
"Un acte barbare et odieux"
La sentence de lapidation avait suscité de nombreuses condamnations de par le monde, Washington et Londres en tête.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, avait qualifié jeudi la sentence de "moyenâgeuse", estimant que si elle était mise à exécution, cette lapidation provoquerait "dégoût et horreur dans le monde". La lapidation "est un acte barbare et odieux", a déclaré de son côté à Washington un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, "révolté", a appelé les responsables iraniens à ce que "le sentiment d'humanité l'emporte".
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La pétition de soutien à Sakineh Mohammadi Ashtiani est en ligne ici: http://www.avaaz.org/fr/stop_stoning/?vl