CSDHI – Choleh Pakravan a adressé une message à toutes les femmes en cette veille du 8 mars. Sa fille Reyhaneh Jabbari a été exécutée en Iran en octobre 2014 pour avoir tué en légitime défense l’homme qui était en train de la violer.
Choleh Pakravan écrit :
Je suis une femme. Une femme qui porte dans son coeur les cris étouffés des femmes dans les profondeurs de l’histoire. Des femmes considérées comme le deuxième sexe et qui dans de multiples points du monde n’ont aucun droit. Des femmes qui dans les guerres sont capturées comme du butin et qui au 21e siècle, sur les marchés aux esclaves montés par Daech, sont mises en vente. Des femmes qui dans de nombreuses parties du monde n’ont pas le droit de choisir, ni pour leur société, ni pour leur propre vie.
Je suis une femme qui a senti dans sa chair les souffrances des filles innocentes, victimes de viol et dont l’appel à l’aide et à la justice n’est pas entendu, parce que ma fille a connu cette situation. Je suis une mère, une mère dont la fille a été envoyée injustement à la potence.
Mais moi comme ma fille, et comme des miliers d’autres femmes, nous nous sommes renforcées dans le creuset des souffrances. Nous savons qu’on peut être femme et arracher ses droits en persévérant. On peut être femme et changer les conditions difficiles avec patience. On peut être femme et rester juste, même si on doit le payer de sa vie.
Ma Rayhaneh a maintenant rejoint l’Histoire. Mais sa persévérance et son insistance pour la vérité et la justice ont été un modèle pour beaucoup de filles.
Les oppresseurs obscurantistes m’ont enlevé Rayhaneh des bras et l’ont pendue. Ils ignorent que les graines de Rayhaneh (basilic) ont été plantées pour que des milliers d’autres jeunes pousses de basilic verts et frais croissent grâce à elle. »
Le 27 février 2016, à la veille de la Journée internationale de la femme, un grand rassemblement intitulé « Engagement pour la parité : Les femmes unies contre l’intégrisme » s’est tenue en présence de la dirigeante de l’opposition iranienne, Maryam Radjavi, et de nombreuses de personnalités de quatre continents. Un instant fort a été dédié à Reyhaneh Jabbari, qui a refusé la soumission à son violeur et qui s’est défendue jusqu’à son dernier jour.