CSDHI – Le régime iranien entretient le flou sur les exécutions massives qui ont été opérées entre lundi 1 et mardi 2 aout dans la prison de Gohardacht en banlieue de Téhéran. Un flou lui permettant de poursuivre les pendaisons.
La famille du prisonnier politique Kurde Shahram Ahmadi qui vient d’être exécuté avait reçu un appel des autorités pour effectuer la dernière visite ce mardi 2 aout vers 15h. Il leur fallait partir du Kurdistan pour arriver à Karadj, à plusieurs centaines de kilomètres. Or en route, à midi toujours le 2 aout, ils ont reçu un nouvel appel officiel leur disant de se rendre directement à la morgue pour retirer le corps de Shahram.
L’épouse de Shahram au début du voyage avait témoigné par téléphone : « Ils ont pris mon mari pour un délit qu’il n’a pas commis. Et même s’il avait commis une infraction, elle ne méritait pas la peine de mort. Mais il n’a rien fait, j’ai tout son dossier en main. On a pris plusieurs avocats et ils disent que son dossier n’a rien à voir avec la peine de mort. Si le délit qu’on lui reproche est vraiment passible de la peine de mort, alors qu’ils viennent le présenter à la télé, qu’ils le rendent public, qu’ils lui disent voilà tu as commis ça!
Monsieur Ahmed Shaheed (Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme en Iran) vous qui dites défendre les droits humains, venez défendre un innocent qu’on va pendre. Mon mari ne mérite pas d’être exécuté. Mon mari est innocent ! S’ils tuent mon mari j’irai devant les services de renseignement et je m’immolerai par le feu. M. Ahmed Shaheed ne les laissez pas pendre un innocent ! »
La belle soeur de Shahram a indiqué aussi par téléphone hier : « Nous étions en route pour Téhéran. Nous n’étions pas encore arrivés, qu’on nous a informés d’aller à la morgue de Kahrizak. La femme de Shahram est bouleversée, elle est en état de choc. »