Middle East Monitor, 28 septembre 2016 – L’utilisation d’enfants soldats est un crime en vertu du droit international, soulevant des questions juridiques difficiles tant pour Bagdad que pour Téhéran. Des groupes civils et iraquiens des droits de l’homme ont accusé leur gouvernement de rester silencieux alors que des milices parrainées par les iraniens et des organisations recrutent des enfants soldats pour combattre le « djihad » en Syrie, a rapporté lundi, Al Jazeera.
Les militants ont accusé Bagdad d’adopter une politique de silence ou de complicité alors que l’Iran utilise des organisations et des factions de militants chiites armés, sous son contrôle, pour enrôler de force des enfants afin de prendre part à l’effusion de sang syrien qui a fait maintenant 400 000 morts depuis 2011.
Un jeune garçon irakien détient une arme de la fenêtre d’une voiture alors que les gens sont rassemblés. Les familles de certains de ces enfants se sont plaints que les responsables irakiens ont peu fait pour répondre à leurs profondes inquiétudes concernant le bien-être de leurs enfants.
Leurs plaintes suggèrent également que les enfants irakiens sont considérés comme pouvant être sacrifiés car ils sont laissés sans surveillance quand ils souffrent de blessures et leurs corps ne sont pas rapatriés en Irak après qu’ils aient été tués dans ce qu’on appelle le djihad de l’Iran en Syrie.
Dans certaines parties de ce clip, de jeunes enfants peuvent être entendus chantant : « Sur les ordres de mon chef, que je suis prêt à donner ma vie »
Selon ces familles, Bagdad est pleinement conscient de ce qui se passe et ne fera rien ou ne peut rien faire pour empêcher ceci de se produire. La situation socio-économique des enfants irakiens est censément manipulée par ceux qui cherchent à les recruter, avec des promesses de récompenses financières et spirituelles.
Leurs revendications comprennent des informations troublantes selon lesquelles, on accorde aux enfants irakiens, des passeports iraniens avant d’être conduit en Iran, ce qui suggère qu’ils reçoivent une formation là-bas. Ils sont ensuite déplacés vers la Syrie afin de lutter en faveur du régime d’Assad qui est actuellement en train de détruire l’opposition organisée orientale d’Alep avec les soutiens russe et iranien.
L’utilisation d’enfants soldats est un crime en vertu du droit international, soulevant des questions juridiques difficiles tant pour Bagdad que pour Téhéran.
L’Iran est le principal allié régional d’Assad et lui a fourni un soutien militaire et économique dans son conflit avec les groupes rebelles et les milices de l’Etat islamique.
Le chef du centre national irakien de la justice, Mohammed Al-Sheikhly, a déclaré que le gouvernement irakien doit être tenu responsable du recrutement illégal d’enfants irakiens pour combattre dans des campagnes militaires.
Le gouvernement iranien diffuse une vidéo de musique faite par la milice Basij recrutant des enfants pour combattre dans la guerre civile en Syrie.
Parlant à Al Jazeera, un analyste politique irakien, Walid Al-Zubaidi, a déclaré : « Ce problème d’enfants soldats a été exacerbé après la fondation des Forces de Mobilisation populaire (PMF) … et ce phénomène est largement répandu, en particulier dans les régions du sud de l’Irak ».
Le PMF est une organisation militaire en grande partie chiite qui a été formée en 2014. Depuis lors, le PMF a été accusé d’avoir commis de graves dérives sectaires contre la population sunnite irakienne.
Al-Zubaidi a également affirmé qu’un accord a été conclu plus tôt ce mois-ci entre les milices chiites irakiennes et les rebelles Houthi, à la fois soutenu par l’Iran,pour forcer les enfants irakiens à faire leur service militaire au Yémen, mais il ne pouvait pas dire si cet accord avait été appliqué.
L’Iran est connu pour avoir utilisé des enfants soldats dans le passé. Pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988), on a rapporté que les enfants iraniens étaient largement présents sur les lignes de front et un grand nombre d’entre eux ont été capturés ou tués pendant le conflit sanglant.