CSDHI – Un citoyen baloutche a organisé un sit-in depuis le 16 juillet à la mosquée de la ville, car il s’agit de l’endroit où son fils a été arrêté car il protestait contre le viol collectif de 41 femmes.
Il a été détenu dans un lieu inconnu pendant près d’un mois, a rapporté, lundi, la campagne des activistes baloutches.
Dans un clip vidéo diffusé sur les réseaux sociaux, Gholam Ghader Bozorgzadeh a exprimé son désespoir face à la situation de son fils, déclarant qu’il prenait le relais de son sit-in, demandant aux autorités de révéler l’emplacement où se trouve son fils, Abullah Bozorgzadeh.
Il a expliqué comment les pasdarans l’avaient arrêté le 11 juillet alors qu’il manifestait devant le siège des pasdarans à Iranshahr, dans la province du Sistan-Balouchistan. Les agents l’ont forcé à s’engager par écrit à ne pas poursuivre sa protestation à cet endroit.
Mohammad Tayeb, le fils cadet de M. Bozorgzadeh a été convoqué le même jour à la police du FATA pour avoir publié des nouvelles concernant l’arrestation de son frère aîné. Le garçon de 16 ans a été interrogé et menacé de ne pas parler aux médias.
Selon le Centre pour les Droits Humains en Iran (CHRI) citant une source qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, « vingt jours après l’arrestation d’Abdullah Bozorgzadeh et après que son père ait manifesté devant le siège des pasdarans » à Iranshahr, Abdollah a appelé sa mère à 1 heure du matin le 8 juillet et d’une voix tremblante, il a dit qu’il allait bien mais n’a pas dit qui le detenait et où il était détenu ».
« Il a insisté sur le fait que la famille ne devrait pas parler aux médias et il a raccroché », a ajouté la source. « Son appel et sa voix tremblante n’ont fait qu’accroître l’inquiétude de sa famille ».
Travaillant dans le secteur de la vente de plantes médicinales à Iranshahr, le détenu Abdollah Bozorgzadeh est marié et il est père d’un enfant.
En juin 2018, la nouvelle des viols collectifs de 41 jeunes femmes et filles à Iranshahr a choqué et indigné la société iranienne.
Iranshahr qui possède une population de 150 000 habitants est située dans la province du Sistan-Balouchistan, dans le sud-est de l’Iran. La plupart des habitants de la ville sont sunnites.
Le procureur général du régime a émis des doutes sur cette information, annonçant qu’ils allaient poursuivre le dénonciateur, à savoir le responsable de la prière du vendredi, qui a annoncé la nouvelle des viols collectifs de 41 jeunes femmes et filles à Iranshahr. D’autres responsables judiciaires ont également essayé d’enfouir le dossier.
Un groupe d’habitants s’est rassemblé devant le bureau de leur gouverneur le 17 juin, exigeant l’arrestation et la punition de ceux qui ont violé 41 femmes et filles dans cette ville. Selon certaines informations, les auteurs de ce crime répulsif ont bénéficié du soutien des forces de la sécurité associées à l’État. Les manifestants ont été attaqués et au moins sept personnes ont été arrêtées.
Les familles des victimes ont déclaré au responsable de la prière du vendredi d’Iranshahr qu’elles ne faisaient pas confiance aux forces de sécurité de l’Etat pour enquêter sur l’affaire parce que « les agresseurs sont liés au Bassij (force paramilitaire) ».
Les manifestants arrêtés sont Abdullah Bozorgzadeh Sarbazi, Yasser Shahnavazi, Parisa Shahnavazi, 19 ans, Abdul-Hakim Mazarzehi, Mohammad Amin Gargij, Mohammad R et Morteza S. Les détenus sont pour la plupart des adolescents et leurs pages Instagram ont été bloquées par les autorités iraniennes.
Le mardi 19 juin 2018, un groupe de femmes d’Iranshahr s’est réuni à nouveau devant le bureau du gouverneur. Les femmes, furieuses à cause des viols collectifs de 41 jeunes femmes et filles à Iranshahr, brandissaient des petites pancartes qui disaient : « Les victimes de viol ne sont pas des instruments à sacrifier pour des intérêts particuliers », « les femmes ne sont pas des marchandises qui perdent de la valeur à cause d’un viol » et « Non à toutes les formes de violence ».
En outre, lundi 18 juin 2018, un groupe de jeunes femmes et jeunes filles a traversé le quartier bondé de Vali-e Asr à Téhéran en brandissant des pancartes sur lesquelles il était écrit : « Filles d’Iranshahr, brisons le silence », « Parler de viol n’est pas une honte », et « les victimes de viol ne doivent pas rester silencieuses ».
L’affaire a été portée devant le prétendu procureur général du régime, Mohammad Jafar Montazeri, qui a renversé la situation le 18 juin et a déclaré à l’agence de presse semi-officielle Tasnim : « L’individu qui a contrefait cette information et l’a publiée, doit prouver ce qu’il avance. Sur la base d’informations publiées par les autorités judiciaires locales et provinciales du Sistan-Balouchistan que j’ai examinées, le sujet abordé est complètement rejeté ».
Source : Les droits de l’homme en Iran