CSDHI – Dans une lettre envoyée de la prison de Qarchak à Varamin en Iran, Golrokh Iraee a révélé que le régime iranien a exercé une pression accrue sur les prisonnières politiques en les transférant dans la tristement célèbre prison pour femmes.
Golrokh Iraee a écrit que deux prisonnières politiques kurdes, Zeinab Jalalian, qui a été transférée de la prison de Khoy le 28 avril, et Sakineh Parvaneh, qui a été emmenée à plusieurs reprises dans un hôpital psychiatrique, subissent de nouvelles pressions de la part du régime, dans la prison de Qarchak.
Le texte de sa lettre est le suivant :
Zeinab Jalalian est l’une des prisonnières politiques détenue depuis la plus longue période, en Iran. Après avoir passé des années dans divers centres de détention et prisons, et après avoir subi d’énormes tortures, elle a récemment été transférée de la prison de Khoy, qui est proche du lieu de résidence de sa famille, à la prison de Qarchak à Varamin où elle doit faire face à de nouvelles pression de la part des agents du renseignement.
Zeinab Jalalian a résisté à toutes les menaces et harcèlements au cours de ses longues années de prison, sans capituler face aux pressions qui lui dictent de faire de faux aveux. Ce transfert prématuré après des années d’incarcération, ainsi que celui d’une autre prisonnière politique kurde, Sakineh Parvaneh, qui a subi aussi de violentes pressions ces derniers mois, dans la prison de Qarchak à Varamin, ont été effectués pour exercer davantage de pression sur elles.
Depuis qu’elle a été emmenée à la prison de Qarchak, Sakineh Parvaneh a été conduite à l’hôpital psychiatrique d’Aminabad à plusieurs reprises où elle a subi des menaces et des brutalités supplémentaires. Tout cela indique qu’il y a eu des violations des droits humains.
Nous condamnons ces mesures vindicatives des agences du renseignement et nous pensons que le fait de garder le silence à leur égard est un crime, qui impose une lourde responsabilité à leurs demandeurs.
Zeinab Jalalian n’est pas seulement une personne ou simplement une prisonnière. Elle est le sens de la lutte… Elle est l’enseignante de l’alphabet des amoureux de la liberté. Elle est le sens de la Résistance…
À l’occasion du dixième anniversaire de l’exécution de Farzad Kamangar (enseignant kurde et prisonnier politique), nous commémorons son exécution, lui qui a préféré être fouetté et pendu plutôt que de céder à ses intérêts personnels.
Golrokh Ebrahimi Iraee, le 8 mai 2020, Prison de Qarchak à Varamin
Source : Iran HRM