CSDHI – Le célèbre militant syndical Esmail Abdi a été contraint de continuer à purger le reste de la peine de six ans de prison à laquelle il a été condamné en 2015 pour avoir pacifiquement fait campagne en faveur des droits des enseignants.
Il a été brièvement libéré sous caution en octobre, après une longue grève de la faim.
« Le mercredi 9 novembre (2016), six agents sont entrés dans la maison d’Esmail Abdi, l’ancien secrétaire général de l’Association Iranienne des Professeurs, à Karaj et l’ont placé en détention », a déclaré un membre de l’Association à la Campagne internationale pour Droits de l’homme en Iran. « Il a été transféré dans la prison d’Evine pour terminer le reste de sa peine de six ans, prononcée par la branche 15 de la cour révolutionnaire ».
Abdi a déclaré à la campagne en octobre que les gardiens de la révolution avaient présenté une requête à la cour d’appel alléguant qu’il avait violé les conditions de sa libération conditionnelle à l’époque en rendant visite à Jafar Azimzadeh, un militant syndical emprisonné à l’hôpital.
« Le quartier général de Sarallah a ajouté une déclaration à mon affaire, selon laquelle après ma libération sous caution, je n’ai pas cessé d’exercer mes activités syndicales », a déclaré Abdi. « À titre d’exemple, ils ont mentionné mes visites à M. Azimzadeh et mes entretiens avec les médias nationaux et étrangers ».
Abdi, ancien professeur de mathématiques, avait été convoqué en prison par téléphone le 9 octobre, deux jours après sa condamnation par la section 36 de la cour d’appel de Téhéran suite aux pressions des Gardiens de la Révolution, mais il a refusé de s’y conformer et a exigé une sommation écrite.
Abdi a été arrêté le 27 juin 2015 par l’organisation des renseignements des gardiens de la révolution, une semaine après avoir été empêché de quitter l’Iran pour assister à une conférence internationale des enseignants au Canada.
Plus tôt cette année-là, en tant que secrétaire général de l’association des enseignants iraniens, il avait organisé un certain nombre de « manifestations silencieuses » dans plusieurs provinces pour exiger de meilleures conditions de travail pour les enseignants et la libération des collègues emprisonnés.
Dans le cadre d’un événement national, le 16 avril 2015, « des milliers d’enseignants de partout en Iran ont organisé une manifestation silencieuse » devant des bureaux gouvernementaux dans de nombreuses villes à travers l’Iran, y compris Téhéran, Karaj, Arak, Saveh, Khomein, Dehdasht, Shahr-e -Kord, Sanandaj, Gharaveh, Marivan, Khorramabad, Boroujerd, Aligoudarz, Nourabad, Delfan, Kermanshah, Yazd, Bojnourd, Sabzevar, Jajram, Zanjan, Abhar, Qazvin, Mashhad, Bandar Abbas, Bandar Imam, Boushehr, Hamadan, Shahroud, Ilam , Rasht, Shahreza, Zahedan, Zarrindasht, Drab et Ivan, selon l’agence de presse iranienne semi-officielle (ILNA).
Lors son procès préliminaire en février 2016, Abdi a été condamné à six ans de prison par le juge Abolqasem Salavati de la branche 15 du Tribunal révolutionnaire sur les chefs d’accusation suivants : « propagande contre l’État » et « collusion contre la sécurité nationale ».
Source : Campagne internationale pour les droits de l’homme en Iran