Amnesty International – Golrokh Ebrahimi Iraee, défenseure des droits humains et écrivaine iranienne, condamnée à six ans d’emprisonnement pour avoir écrit une fiction sur la pratique de la lapidation, a été à nouveau arrêtée, tandis que le réexamen judiciaire de sa peine est bloqué de manière illégale, a déclaré Amnesty International mercredi 25 janvier. Golrokh Ebrahimi Iraee a été ramenée à la prison d’Evin après avoir été appréhendée par des pasdaran (gardiens de la révolution) alors qu’elle était en route vers l’hôpital pour rendre visite à son mari, le défenseur des droits humains Arash Sadeghi, qui est gravement malade. Elle bénéficiait depuis le 3 janvier d’une autorisation temporaire de sortie, dans l’attente du réexamen judiciaire par la Cour suprême iranienne de sa peine d’emprisonnement, imposée pour avoir écrit une fiction non-publiée. Le réexamen judiciaire est retardé délibérément par les pasdaran.
Les autorités iraniennes doivent mettre un terme à toutes leurs tentatives de pénalisation des activités pacifiques en faveur des droits humains de Golrokh Ebrahimi Iraee et d’Arash Sadeghi ; elles doivent les libérer immédiatement et inconditionnellement, et veiller à ce que leurs condamnations injustes soient annulées dans les plus brefs délais
« La nouvelle arrestation de Golrokh Ebrahimi Iraee et l’ingérence des pasdaran dans le processus judiciaire ne sont que le dernier épisode inquiétant du traitement arbitraire et injuste de ce couple de militants par les autorités, » a déclaré Philip Luther, directeur de la recherche et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
« Les autorités iraniennes doivent mettre un terme à toutes leurs tentatives de pénalisation des activités pacifiques en faveur des droits humains de Golrokh Ebrahimi Iraee et d’Arash Sadeghi ; elles doivent les libérer immédiatement et inconditionnellement, et veiller à ce que leurs condamnations injustes soient annulées dans les plus brefs délais. »
Avant son arrestation, elle a déclaré à Amnesty International que sa peine, ainsi que celle de 15 ans d’emprisonnement imposée à son mari pour son travail pacifique en faveur des droits humains, avaient été attribuées à la 33e chambre de la Cour suprême pour réexamen, mais que les pasdaran faisaient obstacle au processus en empêchant le transfert des documents de l’affaire depuis le tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Golrokh Ebrahimi Iraee a également déclaré à Amnesty International que le procureur adjoint de la prison d’Evin avait admis que des irrégularités avaient eu lieu concernant leur affaire, et qu’il leur avait promis qu’elles seraient traitées.
Dans les faits, les autorités ont pris la santé d’Arash Sadeghi en otage. La décision de lui refuser l’accès aux soins dont il a désespérément besoin et de les conditionner au retour de sa femme en prison est clairement une punition contre sa grève de la faim et s’apparente à de la torture de la part des autorités iraniennes.
Philip Luther, directeur de la recherche et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International