CSDHI – Affirmant que la branche judiciaire du pays est plus puissante que le Guide suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, et qu’elle n’est supervisée par aucune autorité supérieure, l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad a lancé de sévères critiques contre le régime.
Ahmadinejad a attaqué le système judiciaire et son chef, Sadegh Larijani, dans une interview vidéo publiée jeudi, pour avoir poursuivi ses alliés. Il a dit qu’en raison de la pauvre performance du pouvoir judiciaire et de la négligence dont souffre la justice, « tout le pays est en danger ». Plusieurs alliés de l’ancien président sont soit condamnés soit en attente de procès.
L’un de ses adjoints, Mohammad Reza Rahimi, purge actuellement une peine de prison de cinq ans pour avoir été reconnu coupable de corruption.
La semaine dernière, le responsable du bureau présidentiel d’Ahmadinejad, Esfandiar Rahim Mashaei, a été officiellement accusé d’outrage envers le Guide suprême, de propagande contre le régime, d’utilisation illégale des biens gouvernementaux, d’insultes envers des hauts fonctionnaires et de diffusion de mensonges.
Son autre adjoint, Hamid Baghaei, est actuellement confronté à plusieurs problèmes judiciaires. Ahmadinejad a qualifié les accusations portées contre Baghaei de « fabriquées ». Il a accusé le pouvoir judiciaire de corruption, de tyrannie et de dictature.
La stratégie de défense de Baghaei semble être aussi d’attaquer le pouvoir judiciaire. « Je n’ai pas 63 comptes, ma fille n’est pas une espionne, et je n’ai violé aucune loi dans ce pays », a déclaré Baghaei lors d’un discours devant le tribunal après la deuxième session de son procès, le mois dernier.
C’était une accusation de référence contre Sadegh Larijani, le chef de la magistrature. Les déclarations de Baghaei ont abouti à son inculpation pour diffamation de hauts fonctionnaires.
Larijani aurait transféré des millions de dollars des revenus de son institution sur ses comptes privés. Des informations non confirmées allèguent également que sa fille a été accusée d’espionnage pour l’ambassade britannique à Téhéran. Cependant, le gouvernement et la justice ont nié les deux allégations.
Critiquant le fait que les procureurs et les prisons en Iran sont sous le contrôle du pouvoir judiciaire, Ahmadinejad a également déclaré que le pouvoir judiciaire a confié la surveillance de certains quartiers pénitentiaires aux services du renseignement et aux Pasdarans, ce qui constitue une violation flagrante de la loi. Il a évoqué la mort du blogueur Sattar Beheshti, âgé de 35 ans, à la prison d’Evine en 2012. Il a appelé cela la conséquence du fait que des organes de sécurité et du renseignement dirigent les prisons. Il a insisté sur le fait que c’était faux et que le pouvoir judiciaire en était responsable.
Beheshti avait critiqué le régime iranien et son dirigeant, l’Ayatollah Khamenei, pour les violations des droits de l’homme et pour avoir soutenu le Hezbollah libanais dans son blog. Beheshti est mort en détention quelques jours après son arrestation.
Ahmadinejad a dit : « Dieu peut aider les 17 millions d’autres personnes qui sont confrontées au système judiciaire ».
Source : INU