CSDHI – Un certain nombre de manifestations ont éclaté en Iran au sujet des sécheresses exacerbées par la mauvaise gestion du régime et qui constituent maintenant une question urgente de santé publique.
Ces protestations – principalement à Ispahan et au Khouzistan – font partie d’un mouvement anti-régime beaucoup plus important qui a éclaté à travers l’Iran fin 2017, et que le régime tente de réprimer. Plus tôt ce mois-ci, des dizaines d’agriculteurs ont protesté près d’Ispahan, accusant le Régime de détournement en échange de pots-de-vin. Puis la police anti-émeute les a agressés avec du gaz lacrymogène et a été violente envers les fermiers.
Un journaliste de la région, qui a demandé à ne pas être nommé en raison de la sensibilité du sujet, a déclaré : « Ce qu’on appelle la sécheresse est le plus souvent une mauvaise gestion de l’eau. Et ce manque d’eau a perturbé les revenus des gens ».
Cela devrait concerner le régime car la sécheresse était l’une des causes des manifestations antigouvernementales en Syrie, avant la guerre civile. C’est quelque chose qui n’a pas échappé aux pasdarans (IRGC), une milice répressive toute puissante.
En février, le commandant en chef, Yahya Rahim Safavi, a admis que l’eau jouera un rôle clé dans la sécurité en Iran.
Environ 97 % de l’Iran souffre d’une sorte de sécheresse, selon l’Organisation météorologique iranienne. Les organisations des droits de l’homme disent que cela pousse beaucoup de gens à quitter leur foyer.
Hadi Ghaemi, directeur exécutif du Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI), un groupe de défense basé à New York, a déclaré : « Les villes et villages autour d’Ispahan ont été si durement frappés par la sécheresse et le détournement d’eau qu’ils se sont vidés et les gens qui ont vécu à ces endroits se sont déplacés. Personne ne leur accorde attention. Et les gens proches de Rohani m’ont dit que le gouvernement n’a même pas eu connaissance qu’une telle situation existait et qu’il y avait tellement de griefs ».
Cela a été confirmé par un rapport des Nations Unies datant de 2017, qui disait : « Les pénuries d’eau sont graves ; les moyens de subsistance agricoles ne sont plus suffisants. N’ayant pas d’autres choix, beaucoup de gens sont partis, choisissant des avenirs incertains en tant que migrants en quête de travail. ».
Même le président Hassan Rohani et le Guide suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, reconnaissent maintenant que la sécheresse est un problème sérieux, mais leur solution semble encourager le peuple iranien à conserver l’eau, plutôt que de remédier à la corruption au sein du régime qui a permis à ce problème d’exister.
Rohani a promis de régler les problèmes, mais comme toujours cela sonne vide de sa bouche. Il n’y a pas non plus de solution miracle à des problèmes comme la sécheresse.
Tara Sepehri Far, chercheuse iranienne pour Human Rights Watch, a déclaré que ces problèmes localisés ont besoin d’une réponse nationale, mais que la corruption généralisée au sein du régime rend cette tâche presque impossible.
Sans oublier que les écologistes se retrouvent souvent attaqués par le régime, ce qui est particulièrement vrai lors des récentes arrestations des éco-activistes et de la mort suspecte en détention de Kavous Seyed-Emami, le directeur de la Persian Wildlife Heritage Foundation.
Les protestations antérieures sur les sécheresses en Iran sont devenues violentes rapidement. En janvier, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants, tuant au moins cinq personnes.