CSDHI – Le 1er mai, qui est la Fête du travail dans le monde entier, est considéré comme un jour célébrant le secteur du travail dans nos sociétés. Cela va de soi, sans aucune considération de religions ou de sectes.
En Iran, cependant, le régime au pouvoir a interdit tous ces rassemblements populaires dans le but de les empêcher leur évolution en protestations et manifestations anti-gouvernementales.
Au cours des années précédentes, le régime iranien aurait conféré le pouvoir à ses propres entités étatiques d’organiser des rassemblements de mascarade dans des installations intérieures contrôlées. L’année dernière, le président iranien Hassan Rohani a pris la parole lors d’un rassemblement au mausolée du fondateur du régime iranien, Ruhollah Khomeini.
Cette année, cependant, aucune cérémonie ou rassemblement n’a été autorisé et les travailleurs à travers le pays ont franchi les limites pour trouver des failles à Téhéran et dans d’autres villes pour manifester leur colère contre les politiques répressives du régime contre le secteur du travail. Même les autorités répressives de l’Iran réalisent que l’interdiction de tels rassemblements n’est pas une tâche facile et a un prix. La nature fragile et très explosive de la société iranienne ne laisse cependant, à l’élite dirigeante, d’autre choix que d’imposer de telles interdictions.
Des travailleurs ont été vus dans les rues de la capitale iranienne et d’autres villes en train d’exprimer leur colère et leurs revendications. Les autorités ont même attaqué un rassemblement à l’extérieur du parlement, arrêtant un certain nombre de travailleurs protestataires. Les villes de la province du Kurdistan, telles que Baneh, Saqqez et Sanandaj, et Kamiaran et Ispahan dans le centre de l’Iran ont également été le théâtre de manifestations à l’occasion de la fête du travail.
Le fait même que le régime iranien ait eu recours à l’interdiction de tous les rassemblements pour la Fête du travail cette année est très révélateur et met en lumière les graves préoccupations de Téhéran concernant les crises intérieures plaçant la société iranienne sur un baril de poudre. Ce phénomène est en train d’augmenter et d’éliminer toutes les options précédentes auxquelles le régime iranien a recouru afin de contourner d’une manière ou d’une autre et de maintenir un couvercle sur cette situation explosive.
Le réseau OMPI / MEK à l’intérieur du pays a enregistré plus de 2 000 protestations syndicales et manifestations de travailleurs au cours de l’année civile précédente (de mars 2017 à mars 2018). Divers scénarios ont continué pendant plusieurs jours et même plusieurs semaines. Depuis le 21 mars dernier, nous avons déjà été témoins de 180 cas de grèves et de protestations de la part de travailleurs, d’agriculteurs, de porteurs transfrontaliers et même de clients de sociétés de crédit réclamant la restitution de leurs économies pillées.
C’est maintenant un fait avéré que le régime iranien ne peut pas étouffer ce mouvement croissant. Cela va de pair avec tous les autres secteurs de la société iranienne qui continuent à exprimer leurs opinions contre l’élite dirigeante à Téhéran et exigent un changement de ce régime radical.
Source : Les droits de l’homme en Iran