CSDHI – Le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, a démissionné mardi dans un post choquant sur son compte officiel Instagram, mais le politologue Majid Rafizadeh a averti que c’était un signe que le régime iranien intensifierait ses politiques agressives aux niveaux national et international.
Dans son post sur Instagram, Zarif a présenté ses excuses pour ses « défauts » en tant que ministre des affaires étrangères, mais ce n’était rien de plus qu’une tactique traditionnelle du régime visant à apaiser la population iranienne désenchantée plutôt que de s’attaquer à l’un ou l’autre de leurs problèmes légitimes.
Rafizadeh a écrit : « Le gouvernement iranien a promis à la population que l’accord sur le nucléaire améliorerait l’économie et améliorerait leur niveau de vie. Cependant, l’Iran est actuellement confronté à sa pire crise économique depuis quatre décennies et les flux des fonds et des revenus ne se sont pas répercutés sur le peuple. Au lieu de cela, les recettes croissantes ont été acheminées dans les poches des pasdarans (IRGC) et des milices et groupes terroristes iraniens à travers le Moyen-Orient ».
Zarif était l’une des personnalités clés impliquées dans l’accord et qui a essayé de le maintenir depuis sa signature en 2015. Le Régime pense donc qu’en l’utilisant comme bouc émissaire, il sera en mesure de tromper le peuple iranien en lui faisant croire que la situation économique va bientôt s’améliorer. Il s’agit là d’une tactique courante du Guide suprême Ali Khamenei, qui consiste à reprocher à la faction dite « modérée » tous les malheurs de l’Iran, afin de renforcer son propre pouvoir.
Bien sûr, étant donné que le ministre des affaires étrangères est un titre symbolique et que toute politique réelle en Iran est ordonnée directement par le Guide suprême, rien ne changera fondamentalement. Il y aura probablement un changement radical de ton, plus conforme à la faction iranienne considérée comme « les intransigeants » par l’Occident.
Rafizadeh a écrit : « C’est aussi un message de la République islamique, en particulier des extrémistes, à la communauté internationale que Téhéran poursuivra des politiques plus agressives ».
Bien sûr, en vertu de la loi iranienne, la démission de Zarif devra être acceptée par le Président Hassan Rouhani, mais étant donné qu’elle a probablement été ordonnée par Khamenei, Rouhani n’aura pas d’autre choix que de l’accepter.
Cependant, cela ne signifie pas que Zarif n’est plus utile au régime. Il est au service du régime depuis 1979, après s’être entiché des principes révolutionnaires de la révolution, et il est devenu un soldat loyal depuis. Il est l’un des rares mollahs à connaître à fond la diplomatie, la culture, la société et la politique, occidentales. Il restera donc probablement conseiller en arrière-plan.
Sa démission, comme pour toute sa vie politique, ne sert que les intérêts du régime iranien.
Source : Stop au Fondamentalisme