CSDHI – La décision des autorités iraniennes de diffuser les aveux forcés des manifestants a fait l’objet de critiques, même de la part des médias officiels et de ses propres responsables.
Le député iranien Mahmoud Sadeghi a écrit tout en s’inquiétant de l’indignation des gens contre l’ensemble du système de décision que : « Au lieu de diffuser les aveux [forcés] d’individus, il est nécessaire d’informer le public de documents indéniables … les autorités doivent prendre note de cette considération importante que, dans les jours où les sentiments des citoyens et de la société sont blessés, ils ne devraient pas faire souffrir davantage le peuple en associant des manifestants à des États et à une influence étrangers. »
Ses remarques font suite à l’indignation du public face à la diffusion des aveux forcés des personnes arrêtées lors du soulèvement de novembre. La Résistance iranienne rapporte que plus de 12 000 personnes ont été arrêtées, 1 000 tuées et 4 000 blessées.
En réponse à Sadeghi, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK), a tweeté : « En avouant qu’au moins certaines des personnes tuées lors des manifestations étaient des civils innocents, la plus haute autorité du régime iranien a effectivement admis que ses forces de sécurité ont ouvert le feu à l’aveugle sur des foules et tué de nombreuses personnes. »
Plusieurs responsables gouvernementaux ont affirmé que les mollahs contrôlaient désormais la situation et avaient arrêté les manifestants, mais il s’agit d’une vieille tactique visant à créer un environnement de peur parmi le peuple iranien. Ces tactiques ont perdu tout leur sens parce que le peuple iranien poursuit son soulèvement.
Le 3 décembre, Sadeghi a averti que la diffusion d’aveux forcés exacerberait le ressentiment public envers les mollahs, après que le ministre de l’Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli ait recommandé que ces aveux forcés soient diffusés sur la télévision publique.
Sadeghi a déclaré : « Des actions telles que la diffusion d’aveux forcés ne fera qu’approfondir le ressentiment du peuple, comme des braises qui s’enflamment à nouveau lorsque vous remuerez les cendres. »
Il a même dit que cette pratique était vaine parce que les gens se rétractaient souvent par la suite et avouaient avoir été torturés pour avouer.
Sur une question connexe, le Guide suprême Ali Khamenei a déclaré que la décision de tripler le prix du carburant, qui avait déclenché les manifestations, avait été prise conjointement par les chefs des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et avait obtenu son consentement.
Cependant, de nombreux responsables gouvernementaux ont nié en avoir eu connaissance, et ont cherché à prendre leurs distances ou même déclaré qu’ils étaient contre cette décision après le début des manifestations. Même le président Hassan Rouhani a affirmé avoir « pris connaissance de la hausse des prix le jour de son entrée en vigueur. »
Source : Iran Focus