CSDHI – Alors que la population en Iran se débat avec le coronavirus, la pauvreté et les prix chers, le chômage et les crises, la mauvaise gestion du gouvernement a provoqué une crise du logement pour les personnes à faible ou moyen revenu.
Selon un expert du logement Mehdi Soltan-Mohammadi, le marché du logement a plus que jamais mis la pression sur les locataires.
« La durée des contrats devrait être augmentée, et les contrats d’un an devraient passer à des contrats de trois à cinq ans. Le moyen le plus important de contrôler le loyer est de contrôler l’inflation. La tendance à la hausse des prix des logements s’est intensifiée au cours de ces deux décennies. Aujourd’hui, dans le secteur du logement, le prix du mètre carré dans les grandes villes a atteint plus de 545 €, selon les derniers informations statistiques », a ajouté Soltan-Mohammadi.
Chaque année, les problèmes des familles locataires pour trouver un logement convenable apparaissent avec plus d’acuité, au début de la saison estivale. Cependant, cette année, les locataires cherchent un logement convenable plus tôt que d’habitude en raison de l’épidémie de coronavirus. Beaucoup craignent une hausse soudaine des prix comme l’année dernière.
Selon le Centre des statistiques d’Iran, les prix des loyers dans la capitale ont augmenté de 27 à 32 % par rapport à l’année précédente. Cela a affaibli de nombreuses familles à Téhéran en les poussant vers les banlieue pauvres. La migration des Téhéranais a provoqué une augmentation sans précédent des locations dans les villes environnantes de la capitale.
Dans d’autres grandes villes, les locataires ne sont guère mieux lotis. Dans la province d’Ispahan, de nombreux employés et travailleurs ont commencé à chercher des logements dans les petites villes, faisant grimper en flèche les loyers. À titre d’exemple les loyers dans la ville de Baharestan, dans le sud de la province, ont plus que doublé
En outre, cette hausse des prix préoccupe de nombreuses personnes. En effet, ils sont nombreux à habiter dans les banlieues pauvres et à faire des kilomètres pour arriver sur leur lieu de travail à l’intérieur des grandes villes. Vu qu’ils ne gagnent qu’un salaire de misère et vivent dans des logements exigus, ils sont dnas l’incapacités de payer des loyers plus chers. Par conséquent, si les loyers augmentaient, ils seraient obligés d’aller habiter plus loin et pourraient perdre leur emploi.
Une augmentation de plusieurs milliers de fois en 50 ans
La hausse des prix des logements s’est intensifiée ces dernières années. Cependant, le processus a commencé il y a 50 ans. Auparavant, plus de 60 % des Iraniens vivaient en zone rurale. Ils gagnaient généralement leur vie grâce à des emplois agricoles sur leurs terres. Dans ce contexte, il n’y avait aucun désir de migration urbaine parmi le reste de la population.
D’un autre côté, les villes n’étaient pas très peuplées, les gens ne manquaient pas de place et pouvaient acheter ou louer à des prix raisonnables.
Depuis les années 1960, l’évolution des structures économiques, des emplois industriels et des services a encouragé la main-d’œuvre à migrer vers les villes. Les premières vagues d’exodes rurales se situent au début des années 1970 et se poursuivent encore aujourd’hui.
En raison du manque d’infrastructures, les prix ont augmenté, ce qui a obligé de nombreux migrants à habiter dans des banlieues pauvres, voire des bidonvilles. Cette tendance à la hausse des prix s’est poursuivie pendant des années, à tel point qu’au bout de 50 ans, le prix du mètre carré d’une maison à Téhéran et dans d’autres villes d’Iran a été multiplié par plusieurs milliers.
Selon le Centre des statistiques, le prix d’un mètre carré de logement à Téhéran et dans plusieurs grandes villes a atteint plus de 545 €. En conséquence, les familles devraient payer plus de 27 260 € pour un appartement de 50 mètres carrés dans les quartiers de classe moyenne de Téhéran.
Selon les récentes informations du recensement, 40 % des familles urbaines sont locataires à travers l’Iran. Le chiffre atteint 50 % dans la capitale. Les provinces de Kohkilouyeh-Boyer-Ahmad, Sistan-Baloutchistan, Téhéran, Khorassan du Nord, Kermanchah, Qom et Alborz ont la population locative urbaine la plus élevée.
L’inflation amplifie les problèmes des locataires iraniens
Dans ces circonstances, beaucoup de gens s’attendent à ce que le gouvernement contrôle les prix des loyers. Bien entendu, de nombreux experts estiment que l’augmentation des loyers est le résultat d’une inflation massive. Ils affirment que le gouvernement devrait contrôler les indicateurs macroéconomiques tels que le volume des liquidités et l’inflation plutôt que d’intervenir directement sur le marché du logement.
« Le loyer est en fait le revenu du propriétaire sur le marché du logement. Un propriétaire s’attend à ce que le prix de la location augmente au fur et à mesure que le prix des maisons augmente sur le marché du logement. Par conséquent, il est impossible de s’attendre à ce que le prix des loyers n’augmente pas alors que le prix des logements a triplé », a déclaré l’expert en logement Mehdi Soltan-Mohammadi.
Soltan-Mohammadi a suggéré de gérer l’inflation comme le moyen le plus important pour contrôler les prix de location. Cependant, l’inflation moyenne a dépassé les 30 % en Iran. « L’inflation est à l’origine de tous les problèmes », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, le gouvernement devrait ralentir la croissance de la liquidité et renforcer la discipline budgétaire. Dans ce cas, le gouvernement serait capable de gérer l’inflation et de contrôler les prix de location, selon Soltan-Mohammadi.
En conclusion, le marché du logement et les prix sont pertinents pour les indicateurs macroéconomiques comme l’inflation. À cet égard, il n’y a aucune perspective optimiste quant à l’état du marché du logement, car le pays connaît une inflation vertigineuse. En particulier, le gouvernement iranien a récemment retiré quatre zéros à la monnaie nationale pour sauver l’économie du désastre. D’autre part, il a augmenté les prix des produits de première nécessité comme le carburant, le pain et les œufs, ce qui a eu des répercussions sur les autres prix.
Dans ce statu quo, selon les experts économiques, plus de gens devraient quitter les villes avec le maintien des conditions actuelles. Ils vont devoir trancher le dilemme entre perdre leur emploi et rejoindre les millions de chômeurs du pays ou résider dans des bidonvilles sans installations ni infrastructures.
Il convient de rappeler qu’en novembre 2019, le gouvernement a déclenché la fureur générale qui a donné lieu à un des soulèvements les plus importants de l’histoire de la République islamique. Cependant, les habitants des bidonvilles se sont taillés la part du lion dans les manifestations, et les dirigeants ont commis des crimes sanglants dans les banlieues pauvres comme à Qods, Shahryar et Malard dans la banlieue de Téhéran, Maali-abad dans la banlieue de Chiraz, et plusieurs autres dans les provinces de Khouzistan, Ispahan et Markazi.
Alors que les ayatollahs font face à de multiples sur le plan intérieur et international, la crise du logement s’enflamme dans les grandes villes et leurs banlieues.
Source : Iran Focus (site anglais)