CSDHI – Les forces de sécurité du régime iranien ont convoqué et arrêté 130 habitants du village d’Abolfazl. Ce village se situe près d’Ahwaz, dans le sud-ouest de l’Iran.
La Fondation Mostazafan réclame les terres du peuple
Très récemment, la Fondation « caritative » Mostazafan de Khamenei a ordonné la confiscation de leurs terres et la destruction de leur maison. Révoltés, les habitants du village se sont rebellés contre cette décision des mollahs.
Certaines de ces personnes, qui ont été libérées sous caution, disent avoir subi des pressions en détention pour signer un engagement et accepter que leurs maisons soient démolies.
L’un des villageois, Nader Lavimi, agent immobilier, est toujours en détention. Il s’est vu refuser l’accès à un avocat.
Selon le quotidien officiel Shargh, les villageois ont des documents datant de 1985 indiquant qu’ils vivent dans la région depuis près de 40 ans.
Mais la Fondation Mostazafan revendique la propriété des terres du village. Elle a maintenant bloqué les services minimums apportés aux villageois.
Elle envoie des forces qui s’affrontent avec les villageois
Dans ces conditions, les villageois, ont affronté les forces de sécurité qui s’apprêtaient à démolir leurs maisons, mercredi 26 août.
Les forces de sécurité ont attaqué les habitants avec des gaz lacrymogènes et des fusils à plomb, faisant plusieurs blessés.
A cause de l’inhalation des gaz lacrymogènes, de jeunes enfants ont été victimes de troubles respiratoires. Différentes unités des forces de sécurité ont fait une descente dans le village d’Abolfazl. Plusieurs personnes ont été blessées et des dizaines arrêtées.
Le village d’Abolfazl se trouve entre la ville de Zardasht et une base de défense aérienne située au nord-ouest d’Ahwaz, la capitale de la province iranienne du Khouzistan. Cette province est riche en pétrole. Il y a longtemps, le village était utilisé comme des terres agricoles, puis, peu à peu, des habitants ont commencé à construire des maisons sur ces terres. Jusqu’à ce jour, aucune entité du régime n’a jamais revendiqué la propriété de ces terres.
« Ces villageois ont besoin d’aide. La fondation caritative est censée aider ceux qui sont dans le besoin. Ses membres ont des terres dans tout le pays. Ils ont des villas à Téhéran, selon les vidéos. Pourquoi insistent-ils pour prendre ces terres-là ? », a dit l’imam de la prière du vendredi du village, Seyed Yousef Mousavi à Shargh, le 26 août.
A qui appartiennent ces terres ?
L’article de Shargh dit que les habitants ont peuplé les terres de Zarddasht parce qu’ils ont reçu des services telles que l’eau agricole au début des années 80. Alors, ils ont cultivé du blé, de l’orge et des légumes. L’eau a été coupée après la construction d’une ville à Zarddasht dans les années 90. De sorte que les habitants ont été forcés d’abandonner l’agriculture. Cependant, les habitants ont continué à vivre dans le village pendant deux générations.
Le village fait maintenant partie du district 8 d’Ahwaz. Il se compose de huit routes, chacune menant à plus de 40 maisons. Un mètre carré dans cette zone vaut aujourd’hui 20 millions de rials (soit environ 85 dollars).
Depuis les deux dernières années, les habitants du village d’Abolfazl sont allés plusieurs fois jusqu’à la capitale iranienne, Téhéran, pour tenter de résoudre ce dilemme. « Nous avons des documents sur le bétail et l’agriculture, et ces terres appartenaient déjà à nos ancêtres. A Téhéran, les responsables ont promis de résoudre ce problème pour nous », a déclaré un habitant.
« A Ahwaz, ils nous ont dit de présenter des documents, le coût de chaque mètre carré, des informations sur les propriétés avec les documents de l’UTM, et une liste complète des gens du coin. Nous avions tous ces documents enregistrés.
Après un certain temps, nous avons engagé l’expert nécessaire et obtenu un document UTM. Nous avons pu présenter tous les documents demandés par la filiale de la Fondation Mostazafan à Ahwaz », a déclaré un autre villageois.
Les mesures répressives de la Fondation Mostazafan
« Malheureusement, malgré leurs promesses et leurs arrangements précédents pour résoudre ce problème, ils ont complètement changé d’attitude. En d’autres termes, ils sont devenus encore plus désireux de confisquer nos terres.
Peu de temps après, ils ont convoqué 130 habitants du village. Ces personnes étaient en détention et beaucoup d’entre elles n’ont été libérées qu’après que nous ayons payé des cautions qui ont coûté la somme énorme de 2 milliards de rials (environ 7100 €). Néanmoins, même aujourd’hui, leurs affaires restent en instance », a-t-il ajouté.
« Des agents municipaux escortés par les forces de sécurité du régime attaquent notre village de temps en temps. Ainsi, ils démolissent de nombreuses maisons. Ils nous attaquent même la nuit et terrifient nos familles. En conséquence, les gens sont obligés d’avoir des gardiens de nuit pour surveiller le village », a déclaré un autre habitant.
La Fondation Mostazafan de Khamenei
La Fondation Mostazafan (ou Fondation pour les opprimés) est un conglomérat financier de plusieurs milliards d’euros opérant sous la tutelle du Guide suprême, Ali Khamenei.
Au cours des quatre dernières décennies, la Fondation Mostazafan a confisqué des maisons, des manoirs, des usines, des terres et des institutions financières appartenant aux Iraniens considérés comme des opposants au régime ou affiliés au Shah. Elle a été initialement créée pour aider les pauvres mais, comme beaucoup d’autres organisations contrôlées par Ali Khamenei, sa fonction réelle est d’ « aider » les responsables du régime.
Dans une interview accordée le 16 août à un quotidien officiel, un haut responsable iranien et membre du Conseil de discernement de l’intérêt supérieur du régime a confirmé la corruption de la fondation.
Ahmad Tavakoli a déclaré que les actifs du plus grand holding du Moyen-Orient ont été utilisés pour des responsables et des organisations du régime au lieu d’être utilisés pour les Iraniens appauvris, comme cela était prévu à l’origine.
Le quotidien officiel Hamdeli a écrit le 22 août 2020 : « La Fondation Mostazafan a été créée en 1979 pour s’occuper des classes sociales démunies et défavorisées et éliminer les privations. Mais un regard sur certaines des activités de la fondation donne l’impression qu’elle est devenue un outil pour construire la fortune des individus les plus riches de la société. Le transfert de propriété de biens immobiliers de plusieurs milliers de mètres à des personnes influentes dans les quartiers riches de la capitale n’est qu’un exemple de la manière dont la Fondation a violé ses objectifs premiers. »
La plupart des biens immobiliers mis à la disposition de la Fondation Mostazafan sont utilisés par des hauts responsables. En 2019, le bénéfice net de cette fondation était de 36 000 milliards de tomans.
Il y a trente ans, après la fin de la guerre Iran-Irak des années 1980, les biens immobiliers du village d’Abolfazl n’avaient aucune valeur. En effet, ils étaient considérés comme inadaptés à l’agriculture. Peu à peu, à mesure que la ville d’Ahwaz, la capitale de la province du Khouzistan, riche en pétrole, s’est développée, la valeur immobilière de ces zones a commencé à monter en flèche.
La Fondation veut mettre la main sur les bénéfices que représentent ces terres
En conséquence, la Fondation Mostazafan du régime, qui a une longue histoire de corruption et de pillage des propriétés des gens ordinaires, a commencé à réclamer la propriété de ces zones. Elle ordonne maintenant à tous les villageois d’évacuer leurs maisons. Aujourd’hui, tous les habitants qui protestent contre cet acte de cruauté absolue ont été arrêtés et jetés derrière les barreaux.
Alors que la grande ville d’Ahwaz continue de s’étendre, ce village et d’autres zones en dehors d’Ahvaz ont attiré l’attention de nombreuses entités du régime et d’initiés. De nombreux hectares appartenant à des gens ordinaires ont déjà été confisqués par diverses institutions du régime, dont la Fondation Mostazafan.
Source : Iran HRM