CSDHI – Les Nations unies ont rendu publique aujourd’hui la communication envoyée par sept rapporteurs spéciaux de l’ONU le 3 septembre 2020 aux autorités iraniennes. Elle leur demande de clarifier tous les cas portés à leur attention concernant le massacre de prisonniers politiques en 1988.
Les experts de l’ONU préoccupés par les violations des droits humains
Les experts de l’ONU ont déclaré : « Nous sommes préoccupés par le fait que cette situation puisse constituer un crime contre l’humanité. » Ils ont déclaré que si les autorités iraniennes « continuent à refuser de respecter leurs obligations en vertu du droit international des droits humains, nous appellerons la communauté internationale à prendre des mesures pour enquêter sur ces cas, notamment en mettant en place une enquête internationale. »
La communication des experts officiels des Nations unies appelle à une « enquête indépendante et approfondie » sur toutes les affaires. C’est une avancée majeure dans le mouvement demandant que justice soit rendue pour les victimes du massacre de 1988 en Iran.
Ils ont souligné qu’ « une disparition forcée se poursuit jusqu’à ce que le sort de la personne concernée et le lieu où elle se trouve soient établis. Quel que soit le temps écoulé. Ils ont aussi dit que les membres de la famille ont droit à la vérité. Cela signifie le droit de connaître le déroulement et les résultats d’une enquête, le sort des personnes disparues ou le lieu où elles se trouvent. Mais également, les circonstances des disparitions et l’identité des auteurs. Nous soulignons que cette obligation est applicable à toute personne qui aurait été victime d’une disparition forcée ou d’un assassinat illégal, qu’elle soit civile ou définie comme « terroriste » ou menace à la sécurité nationale en vertu du droit national. »
Traduire les auteurs de crimes contre l’humanité devant les tribunaux internationaux
Après le document des experts de l’ONU, il est d’autant plus impératif de renvoyer le dossier du massacre de 1988 au Conseil de sécurité de l’ONU. Cela permettra de traduire les dirigeants du régime iranien en justice pour leur implication dans le massacre de 1988 et les exécutions de dissidents dans les années 1980.
Amnesty International a salué la lettre envoyée par les experts de l’ONU au régime iranien. Elle demande que les responsables des massacres de dissidents de 1988 répondent de leurs actes.
Amnesty International et d’autres groupes de défense des droits font depuis longtemps pression pour que les responsables des exécutions extrajudiciaires de milliers de personnes en Iran en 1988, principalement des jeunes, soient tenus de rendre des comptes. Les personnes tuées étaient principalement des partisans des Moudjahidines du peuple d’Iran. Les mollahs les ont exécutés sans procès légal. Amnesty International a qualifié cette lettre de « percée capitale. » Elle marque un tournant pour les familles des victimes et les survivants.
« Les experts des Nations unies en matière de droits humains ont envoyé un message sans équivoque, attendu depuis longtemps. Les crimes de disparitions forcées de masse résultant des exécutions extrajudiciaires secrètes de 1988 ne peuvent plus rester impunis. » C’est ce qu’a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Tout commence avec une lettre d’experts de l’ONU envoyée au régime des mollahs
Les experts ont envoyé la lettre, pour la première fois, au gouvernement iranien en septembre. Elle indique que les experts des Nations unies « sont sérieusement préoccupés par le refus présumé de révéler le sort des personnes tuées et le lieu où elles se trouvent. »
Ils se disent alarmés par le refus des autorités de donner aux familles des certificats de décès. Mais aussi par le harcèlement des familles et d’autres questions telles que la destruction des fosses communes et les déclarations du gouvernement qui nie les faits.
Les experts demandent des enquêtes indépendantes sur tous les cas. Ils réclament la restitution des restes humains à leurs familles et la poursuite des auteurs des crimes, entre autres.
Source : Iran HRM