CSDHI – La plupart des institutions exécutives en Iran sont en quelque sorte sous le contrôle et la supervision du Velayat-e Faqih, alias le Guide suprême, Ali Khamenei, via les pasdarans.Cependant, les élections des conseils de ville et de village sont les seules à se dérouler en Iran sans la supervision directe du Conseil des Gardiens. Les autorités ont fait des efforts pour contrôler et surveiller ces élections de différentes manières. Par exemple, le 13 janvier, Ali Haddadi, un porte-parole de la commission des affaires intérieures du Parlement iranien, a déclaré que le Parlement envisageait un plan visant à employer les services du renseignement des pasdarans dans le processus d’approbation des candidats aux conseils de ville et de village.
Contrôler les élections des conseils de villes ou de villages
Ali Haddadi a déclaré que le plan « vise à empêcher les conseils de dévier, à contrôler leurs performances et à former un conseil efficace. »
En mettant en œuvre ce plan, les pasdarans peuvent approuver ou rejeter les qualifications des candidats avant les élections sans aucun obstacle juridique.
Il y a plusieurs cas où des membres de conseils de ville et de village ont attiré la colère de divers établissements dirigeants à cause de leurs remarques. Ou simplement en prenant position sur des politiques ou en s’impliquant dans des questions dépassant leurs compétences.
Par exemple, Mehdi Hajati, membre du conseil municipal de Chiraz, s’est élevé contre l’arrestation de deux citoyens bahaïs. Il a critiqué les actions des autorités concernant la pandémie COVID-19. Celles-ci l’ont expulsé du conseil, sous prétexte d’ « absence injustifiée » des réunions du conseil pendant deux mois et l’ont arrêté.
Un autre exemple est celui de Mohammad Parham, membre du conseil municipal de Borujerd, qui a publié en janvier dernier une vidéo comparant les dirigeants de l’Iran et de la Finlande. Les autorités l’ont arrêté et accusé d’avoir insulté les dirigeants.
En mettant en place ce nouveau système de supervision du processus d’élection des conseils municipaux et villageois, Khamenei peut effectivement éliminer ceux qui ne lui sont pas affiliés par l’intermédiaire des pasdarans.
Le Bassidj impliqué dans tous les projets
En outre, le Parlement va modifier une loi sur l’autorité de la branche paramilitaire des pasdarans, connue sous le nom de « Bassidj ».
Le plus important de ces amendements concerne le changement du mot « autorisé » en « obligé » dans le deuxième article de la loi.
Selon cette loi, tous les ministères, les institutions gouvernementales et publiques, et les entreprises, en particulier les ministères du Jihad agricole, de la Santé, du Traitement et de l’Éducation médicale, des Routes et des Transports, de la Coopération, de l’Énergie, du Travail et des Affaires sociales, de l’Éducation, du Bien-être et de la Sécurité sociale, l’Agence de protection de l’environnement, le Bureau présidentiel sur les zones défavorisées, la Société du Croissant-Rouge, le Comité de secours de Khomeini, les municipalités et les districts ruraux sont « obligés, par rapport au niveau de préparation du Bassidj, de réaliser une partie… de leurs activités de secours, culturelles et humanitaires, de leurs plans et projets en utilisant les forces du Bassidj. »
Par conséquent, si cette loi est approuvée, les Gardiens de la Révolution (les pasdarans) seront impliqués dans presque tous les projets dans tout le pays.
Films et émissions de télévision
Bien avant cela, les pasdarans avaient établi leur présence et leur influence dans les affaires culturelles de l’Iran. Pour cela, ils utilisaient leur image d’institution de sécurité et de renseignement. L’objectif était d’exercer un meilleur contrôle et de faire avancer les intentions de Khamenei.
Pour cette raison, les pasdarans ont créé un réseau de télévision appelé « Ofogh Network ». Ce réseau est entièrement indépendant de la Radiodiffusion de la République islamique d’Iran (IRIB), une société de médias contrôlée par le régime qui détient le monopole des services de radio et de télévision nationaux en Iran.
L’Owj Arts and Media Organization, affiliée aux pasdarans, supervise le contenu du réseau. Ces dernières années, les pasdarans ont été très actifs dans la production et la réalisation de films et d’émissions de télévision. Ils ont fait connaître leur présence sur la plupart des chaînes de télévision iraniennes. Ils diffusent souvent leurs propres récits sur l’histoire contemporaine et les affaires courantes nationales et internationales. Ces programmes sont entièrement financés et soutenus techniquement par les pasdarans.
La COVID-19
Pour étendre leur influence, les pasdarans se sont impliqués dans des mesures dites « préventives » contre les coronavirus. Ces mesures allaient de la désinfection symbolique des rues avec de l’eau pure, à la présentation d’un ridicule « détecteur de coronavirus ». Cela passait par la revendication d’avoir développé un vaccin COVID-19.
Le commandant en chef des pasdarans, Hossein Salami a dévoilé le « Détecteur de coronavirus » de l’IRGC, lors des premières phases de l’épidémie de la COVID-19. Le détecteur s’est par la suite révélé être le même appareil vendu à l’Irak comme faux « détecteur de bombe » par une société britannique. Cela a coûté des millions de dollars au gouvernement irakien.
Il y a trois mois, Salami a une fois de plus affirmé avoir trouvé une solution très efficace pour lutter contre le virus.
Il y a trois mois, Salami a de nouveau affirmé avoir trouvé une solution très efficace pour combattre le virus. Le 10 novembre 2020, il a annoncé qu’environ 54 000 bases du Bassidj devaient « attaquer » les zones où le coronavirus s’était installé et faire du porte à porte. Salami a affirmé que cette opération visait à séparer les infectés des non-infectés. Ensuite, à diriger les infectés vers des centres de traitement. Bien sûr, il ne s’agissait que d’une autre tentative de fouiller les maisons des gens. Cela n’avait rien à voir avec la lutte contre la COVID-19. Ce plan était tellement ridicule et inefficace que les autorités ont brutalement abandonné.
Dans une autre déclaration comique, après l’assassinat de Mohsen Fakhrizadeh, les pasdarans ont affirmé que Fakhrizadeh, connu comme le « père de l’industrie des missiles de l’Iran » et « l’esprit derrière l’industrie nucléaire », était en fait en train de développer un vaccin contre les coronavirus avant sa mort.
Économie
Bien sûr, l’intervention la plus essentielle des pasdarans est son rôle de premier plan dans l’économie iranienne par l’intermédiaire du siège central de Khatam-al Anbiya. C’est le principal bénéficiaire de contrats gouvernementaux dans la plupart des projets de construction, de construction de routes et de pétrole.
Le siège central de Khatam-al Anbiya a progressivement transformé le pouvoir exécutif du gouvernement en l’un de ses principaux débiteurs. Aujourd’hui, Khatam-al Anbiya envisage de confisquer plusieurs propriétés gouvernementales, mises en vente pour financer le budget du gouvernement.
Source : Iran News Wire