CSDHI – Le ministre iranien de la santé, Saeed Namaki, a qualifié hier ceux qui critiquent le vaccin russe, de « diaboliques. »
Le ministre considère la critique comme une trahison
Il les a accusés de « trahison » après les nombreuses critiques sur la décision de l’Iran d’utiliser le vaccin contre la COVID-19.
« Ne présentez pas ceux qui servent le peuple comme des traîtres dans l’esprit des gens. Je jure que c’est une injustice, c’est une trahison nationale dans les moments les plus difficiles », a déclaré M. Namaki lors d’une réunion du groupe de travail national de lutte contre le coronavirus.
Avant cela, 98 membres du Conseil médical de la République islamique d’Iran (IRIMC) avaient, dans une lettre ouverte au président iranien Hassan Rouhani, exprimé leur inquiétude quant à la « méthode de sélection, d’appréciation et d’achat » du vaccin russe Spoutnik V. Ils l’avaient qualifié d’ « illégitime et dangereuse. »
Le vaccin russe n’est pas approuvé selon les normes internationales
La lettre, publiée le 31 janvier sur le site web de l’IRIMC, indique que selon les normes internationales, Spoutnik V n’est pas approuvé. Son « efficacité et sa sécurité dans le pays d’origine sont douteuses. »
Le Conseil médical a déclaré que des informations transparentes sur la phase de recherche et de production de Spoutnik V étaient inaccessibles.
« Après une année de travail acharné, la communauté médicale attend une vaccination nationale avec un vaccin approuvé. Un vaccin qui a passé le processus scientifique d’approbation et de production », ont écrit les membres de l’IRIMC.
Les membres de l’IRIMC ont demandé à l’administration Rouhani de « considérer toutes les conditions et d’acheter le meilleur vaccin disponible auprès de sociétés multinationales. »
Les membres du Conseil médical ont également qualifié tout « retard, réflexion et négligence » à cet égard d’ « inacceptable, impardonnable et intolérable. »
L’IRIMC contre le choix de Rouhani et Khamenei
« Ceux qui ne veulent pas que les vaccins soient approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) doivent accepter la responsabilité des conséquences », a déclaré le chef des relations publiques de l’IRIMC, Hossein Kermanpour, un jour avant la publication de la lettre.
Avant cela, un membre du groupe de travail COVID-19 de l’Iran avait critiqué la décision du régime d’importer des vaccins russes. Il avait déclaré que c’était « regrettable » pour le peuple iranien.
« Je ne suis pas satisfait de cette décision », a déclaré Minoo Mohraz au quotidien d’Etat Jahan-e San’at le 28 janvier.
Mohraz a déclaré qu’aucun organisme international n’a encore confirmé l’innocuité de Spoutnik V, notamment l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation européenne des aliments et des médicaments.
Le 30 janvier, le chef de la Maison des infirmières d’Iran, un syndicat contrôlé par l’État, a déclaré : « Nous ne sommes pas disposés à injecter le vaccin russe ou tout autre vaccin qui n’est pas approuvé par l’OMS. Les infirmières ne sont pas des souris de laboratoire sur lesquelles on peut faire des tests. Elles ne méritent pas cela. Il n’est pas moralement correct d’utiliser un vaccin non-approuvé. Et de te tester sur des infirmières. »
Il faut vacciner les infirmières en premier
« Les infirmières ont combattu en première ligne la pandémie COVID-19, a ajouté le Dr. Mohammad Sharifi Moghadam.
« Le virus a touché plus de 60 000 infirmières. Celles qui sont déjà infectées n’ont pas besoin d’être vaccinées. Les infirmières font partie d’un groupe à haut risque. Elles devraient être les premières à recevoir des injections de vaccin », a-t-il déclaré.
Les citoyens russes sont également sceptiques quant à la sécurité du vaccin.
Les résultats d’un nouveau sondage du centre indépendant Levada ont révélé que plus de la moitié des résidents russes (58 %) ne veulent pas le vaccin Spoutnik V. Seulement 38 % sont prêts à se faire vacciner.
Le Guide suprême du régime a interdit l’importation de vaccins fabriqués aux États-Unis et au Royaume-Uni, à savoir Pfizer, Moderna et AstraZeneca. Tous ont été approuvés au niveau international comme étant les plus efficaces et les plus sûrs contre le virus mortel de la COVID-19.
Selon des chiffres non officiels annoncés par le groupe d’opposition CNRI basé à Paris, plus de 209 000 personnes sont décédées dans le pays à cause de la COVID-19. Le ministère iranien de la santé a estimé le nombre de décès à 57 959. Cependant, de nombreux responsables de la santé ont noté que le nombre réel de décès est beaucoup plus élevé.
Source : Iran News Wire