CSDHI – Après la victoire trafiquée d’Ebrahim Raïssi, l’ancien chef du pouvoir judiciaire, à la mascarade présidentielle du 18 juin, le Guide suprême Ali Khamenei nomme Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i, chef du pouvoir judiciaire. Ce dernier était déjà au service de la théocratie en tant que premier vice-président du chef du pouvoir judiciaire depuis sept ans.
En effet, il occupait ce poste bien avant la nomination de Raïssi. En d’autres termes, M. Mohseni-Eje’i a joué un rôle direct dans presque tous les crimes et exécutions commis au cours des 42 dernières années. En 1984, Mohseni-Eje’I a commencé ses « fonctions judiciaires » comme chef du comité de sélection du ministère du renseignement et de la sécurité (MOIS).
Les occupations de Mohseni-Eje’i dans la République islamique
En tant qu’agent de sécurité et du renseignement, il a joué un rôle crucial dans l’obtention d’aveux de Sayyid Mehdi Hashemi, le gendre de Hossein-Ali Montazeri. À l’époque, Montazeri était l’adjoint du fondateur de la République islamique, Ruhollah Khomeini. Cependant, les pressions exercées par Mohseni-Eje’I l’ont contraint à faire des aveux télévisés. Cela a conduit à son exécution en septembre 1987.
Ensuite, il a assumé les fonctions suivantes :
- Chef du comité de sélection du ministère du renseignement (1984-85)
- Représentant du pouvoir judiciaire auprès du ministère du renseignement (1986-88)
- Chef du bureau du procureur (1989-90)
- Représentant du pouvoir judiciaire au ministère du renseignement (1991-94)
- Procureur de la cour spéciale des employés de bureau (1995-97)
- Ministre du renseignement (2005-2009)
- Procureur général (2009-2014)
- Porte-parole du pouvoir judiciaire (2010-2019)
- Premier Vice-président du Chef du pouvoir judiciaire (2014-2021)
Auparavant, il présidait une section judiciaire chargée de confisquer les biens et les successions des dissidents politiques et membres des minorités ethniques et religieuses en faveur de l’exécution de l’ordre de l’imam Khomeini (EIKO), conformément à l’article 49. Cette institution est un gigantesque établissement financier, l’un des principaux piliers de l’empire économique du Guide suprême.
Le rôle de Mohseni-Eje’i dans le massacre des prisonniers politiques en 1988
Selon les prisonniers politiques libérés et les témoins oculaires, Mohseni-Eje’i était l’un des principaux responsables des exécutions extrajudiciaires de milliers de prisonniers politiques. Pour la plupart, ils étaient des membres et des partisans de l’opposition Mojahedin-e Khalq (MEK/OMPI), au cours de l’été 1988. Grâce aux informations et des preuves rassemblées par l’opposition, le MEK a annoncé que le régime des mollahs a exécuté au moins 30 000 dissidents en juillet et août 1988.
Mohseni-Eje’i, ainsi que Raïssi, le procureur adjoint de Téhéran de l’époque, Hossein-Ali Nayyeri, le juge de la charia de Téhéran de l’époque, Morteza Eshraghi, le procureur de Téhéran de l’époque, et Mostafa Pour-Mohammadi, l’ancien ministre du renseignement et le représentant du MOIS dans les « commissions de la mort » à Téhéran, ont purgé trois grandes prisons et pénitenciers de prisonniers politiques dans la capitale.
L’UE a sanctionné Mohseni-Eje’i en avril 2011
Le 12 avril 2011, l’Union européenne a sanctionné Mohseni-Eje’I pour son rôle direct dans la répression sanglante des manifestants pacifiques en 2009 en tant que ministre du renseignement.
« Alors que Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i était ministre du renseignement pendant l’élection de 2009, ses agents étaient responsables de la détention, de la torture et de l’extraction de faux aveux de centaines de militants, de journalistes, de dissidents et de politiciens réformistes. En outre, des personnalités politiques ont dû faire de faux aveux lors d’interrogatoires insoutenables. Ces derniers incluaient la torture, les abus, le chantage et les menaces à l’encontre des membres de la famille », déclarait alors le Journal officiel de l’Union européenne.
Khamenei s’oppose aux protestations intérieures
En un mot, le régime de la République islamique se trouve dans la situation la plus vulnérable qui ait jamais existé. À cet égard, comme tous les dictateurs de l’histoire, Khamenei multiplie les mesures oppressives plutôt que d’entendre les doléances de la population.
Avec la nomination de Raïssi et de Mohseni-Eje’i comme président et chef du pouvoir judiciaire, Khamenei a déclaré de manière flagrante son plan pour étouffer toute objection. En effet, le Guide suprême a avoué la vulnérabilité du gouvernement face aux protestations intérieures et aux activités anti-establishment menées par le MEK/OMPI.
« Notre ennemi n’est ni aux États-Unis, ni en Union soviétique, ni même au Kurdistan. Il est ici, à Téhéran, devant nos yeux », a déclaré Khomeini en 1980. Il a ainsi désigné le MEK comme la principale menace à la survie de la dictature religieuse.
« La nomination d’un autre homme de main, Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i, au poste de chef du pouvoir judiciaire, est une étape supplémentaire pour solidifier le régime des criminels. Khamenei achève ainsi de solidifier son autorité et de former un gouvernement « Hezbollahi ». Il s’agit d’un projet qu’il a commencé il y a deux ans », a déclaré Maryam Radjavi, la présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI).
« Ayant purgé toutes les factions rivales, Khamenei a maintenant pris le contrôle total des trois branches. Mais il tente en vain de retarder l’inévitable renversement du régime. Ces efforts ne feront qu’alimenter la colère du peuple », a-t-elle tweeté. Mme Radjavi a ajouté : « Les chefs des trois branches du régime iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, Gholam-Hossein Mohseni Eje’ii et Ebrahim Raisi, doivent faire face à la justice pour leur rôle dans le génocide et les crimes contre l’humanité. »
Source : INU